Société

Ce n’est pas un problème mineur

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“Mineurs en frontières: expulsion des mineurs marocains sans garantie et violation des droits” est le tout récent rapport consacré à la situation des mineurs marocains expulsés de l’Espagne. Réalisé par SOS Racisme avec le soutien du Conseil général des avocats de l´Espagne, ce rapport lève le voile sur les conditions de vie de ces mineurs ainsi que leurs familles.  C’est ainsi que ce document montre que 64 % de ces mineurs ont moins de 17 ans et 7 % ont moins de 14 ans. La ville de Tanger reste dans la majorité des cas le principal lieu de provenance avec un taux de 67 %. Les Douars de la région de Kella arrivent en deuxième position avec 25 %, bien avant Fès et Casablanca (4 %). « Au Maroc, l’immigration des mineurs est l’ultime anneau d’une réalité sociale complexe, explique-t-on dans le rapport. Elle est liée à l’exclusion sociale générée par les processus de délocalisation de la production, la féminisation de la pauvreté et l’absence d’une politique publique de protection sociale ».
En fait, ces apprentis-clandestins ont vécu dans des situations économique-sociales défavorisées avant de penser à atteindre l’autre rive de la Méditerranée. 18 % d’entre eux sont issus de familles composées de 5 enfants, 21% de 6 enfants et 10 % de plus de 10 enfants. S’agissant de leurs situations financières, 47 % des familles de ces mineurs vivent avec 2000 dirhams mensuellement, contre 42% avec 1000 Dirhams par mois. L’enquête a noté également que 57% des familles étaient au courant du projet de leurs enfants. Le rapport est allé plus loin en demandant aux mineurs s’ils avaient été soutenus par leurs entourages : 35 % d’entre eux ont avoué que les membres de leurs familles les ont encouragés dans cette aventure. Ces raisons expliquent pourquoi 11 % des mineurs interviewés ont avancé comme motif d’immigration, l’aide de leurs familles.
Pour les autres, 44% ont annoncé que la raison primordiale est le travail, 11% ont déclaré qu’ils sont à la «recherche d’une vie» contre 5% qui ont insisté sur le fait qu’ils ont quitté le Maroc pour «être avec leurs amis». Pour les moyens d’immigration, le Zodiac est utilisé dans 21% des cas et l’achat des visas dans 4 %. Mais le moyen le plus lorgné reste, dans 75 % des cas, un voyage périlleux au-dessous d’une remorque.  Avant d’immigrer, 64 % de ces mineurs avaient travaillé dans leurs villes d’origine.
Le travail dans le domaine des champs (25 % ) et celui des professions manuelles (55% ) sont les principales activités de ces mineurs.  Le refoulement au Maroc de ces mineurs s’accompagne souvent d’un mauvais traitement allant des insultes jusqu’aux graves actes menant à de profondes blessures. D’ailleurs, 15% ont été frappés avec des câbles, 50% ont subi des coups de pieds et 10 % des coups de massues. La période de l’arrestation est généralement d’une seule journée. Rares sont les cas où la période a dépassé trois jours. L’expulsion des mineurs marocains se fait donc illico presto.

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