Société

CEP, passeport pour le collège

Il fallait voir les petites têtes studieuses se rendant en ce 24 juin aux centres d’examen, la mine grave et l’air soucieux. Ce sont, en effet, quelque 480.646 écoliers qui ont, à travers tout le pays, planché mardi sur les épreuves du Certificat d’Etudes Primaires. Autrement dit, la clé du collège, où ils pourront côtoyer les «grands». Parents, frères et soeurs aînés prodiguent leurs derniers conseils jusque devant la porte des établissements scolaires. Les mamans restées à la maison et qui ont donné leur dernière bénédiction sur le seuil de la porte, passent leur temps, tremblantes de peur, à réciter des prières durant toute la durée de l’examen. En 2002, ils étaient 406.710 candidats (93,48% du secteur public et 3,26% du privé) à passer ce fameux certificat, qui, naguère faisait la fierté de toute la famille. Le système actuel arrêté par le ministère de l’Education nationale ressemble à celui délaissé il y a une dizaine d’années, mais à deux différences près. Si par le passé, seul comptait l’examen et si pour le passage des candidats, on fixait un pourcentage de réussite qu’imposait la carte scolaire, aujourd’hui on prend en compte les contrôles continus 1 et 2, l’examen normalisé (qui se déroule au niveau de l’école où étudie l’apprenant) et l’examen de ce 24 juin. D’un autre côté, il suffit désormais au candidat d’avoir 5 sur 10 de moyenne pour passer au cycle supérieur. Un cycle qui ouvre la voie à une grande aventure, parfois parsemée d’embûches. C’est en fonction du degré d’aptitude de chacun et de sa propension à négocier les virages que se dessineront les profils de demain. Il faudra auparavant passer par un véritable parcours du combattant. Les conditions sociales ne sont, bien évidemment, pas toujours étrangères à ce processus. Et si l’on veut donner les mêmes chances à tout le monde, il s’agit d’améliorer les conditions dans lesquelles se déroule l’apprentissage au niveau du primaire. Il est en effet douloureux de constater que certaines écoles ne bénéficient pas du strict minimum pour fonctionner. Pas d’ampoules électriques, des sanitaires dans un état déplorable et, le meilleur pour la fin, des classes bondées où s’entassent les petits écoliers. Cela sans parler de ce qui se passe en milieu rural, où les élèves effectuent parfois jusqu’à une dizaine de kilomètres à pied avant d’arriver chez l’instituteur(trice). Là encore, une espèce de «sélection naturelle» semble s’opérer. Car, au bout de quelques années, voire de quelques mois, certains parents, qui ne voient pas le bien-fondé de toute cette histoire, préfèrent retirer leur enfant de l’école pour l’envoyer soit garder les bêtes, soit travailler aux champs. Au moins, pensent-ils, c’est du concret. Ici aussi, il y a matière à réflexion.

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