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Chloroquine : Le Centre antipoison alerte sur les effets indésirables

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Le CAPM a émis plusieurs recommandations thérapeutiques

Le CAPM estime qu’avant de débuter le protocole de première intention, un interrogatoire poussé doit être réalisé à la recherche d’antécédents médicaux, de prises médicamenteuses, de facteurs de risques, et de contre-indications.

Le Centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc (CAPM) vient de publier une note concernant l’utilisation du sulfate de chloroquine (Nivaquine®) et le sulfate d’hydroxychloroquine (Plaquénil®) dans le protocole thérapeutique de l’infection par le virus Covid-19. Le CAPM signale qu’il s’agit d’une indication hors AMM (Autorisation de mise sur le marché) de la chloroquine/hydroxychloroquine (CQ/HCQ) dans le traitement, ce qui nécessite un suivi de pharmacovigilance particulier. Des effets indésirables peuvent subvenir en cas d’utilisation de la chloroquine/hydroxychloroquine, à savoir: affections gastro-intestinales (vomissements, dyspepsies, diarrhées, douleurs abdominales), effets cutanéo-muqueux (notamment des prurits et éruptions cutanées), affections cardiaques, affections hématologiques, troubles psychiatriques, troubles du système nerveux (céphalées, étourdissements et convulsions), troubles du métabolisme, effets oculaires (d’exceptionnels cas de rétinopathies liées à l’accumulation de la molécule et pouvant conduire à des lésions irréversibles de la macula) et des affections hépatobiliaires. Le CAPM note que ces médicaments doivent être utilisés avec précaution chez les patients ayant une insuffisance hépatique et rénale, une épilepsie, une maladie de Parkinson, un déficit en G6PD (Glucose-6-Phosphate Déshydrogénase) chez qui il faut prévoir une adaptation de la posologie.

Mise en place d’un plan de gestion de crise

Un plan de gestion du risque sera mis en place par le CAPM pour assurer l’usage rationnel des médicaments et la sécurité des patients traités. Pour cela, le Centre a émis plusieurs recommandations thérapeutiques. Celles-ci pourront être modifiées selon l’évolution épidémiologique au niveau national et selon les données des études scientifiques en cours. Le CAPM estime qu’avant de débuter le protocole de première intention, un interrogatoire poussé doit être réalisé à la recherche d’antécédents médicaux, de prises médicamenteuses, de facteurs de risques, et de contre-indications.
Le Centre recommande de lister de manière précise tous les médicaments concomitants pris par les patients à traiter. Par ailleurs, plusieurs bilans avec le protocole doivent être réalisés avant, pendant et après la fin du traitement pour tous les patients infectés par le virus SARS-CoV-2. Devant l’apparition d’un évènement indésirable, le rapport bénéfice/risque doit être réévalué par le médecin traitant et les médecins spécialistes selon la nature et la gravité de l’effet indésirable observé. Le CAPM propose différentes conduites à tenir en cas d’effets indésirables.

Celles-ci ont été validées par un comité d’experts selon la nature de l’effet indésirable. Dans le cas de troubles cardiaques, si le QRS est compris entre 450 et 500 ms, il faut arrêter l’azithromycine ou tout autre médicament associé qui allonge le QT. En cas de QRS>500ms, l’arrêt de traitement est préconisé sauf avis contraire du staff selon la balance bénéfice/risque. Pour ce qui est des atteintes hépatobiliaires, un suivi du bilan hépatique doit être réalisé. Le spécialiste sera en mesure d’évaluer la sévérité de la maladie et procéder alors à une adaptation posologique ou arrêter le traitement. En cas d’atteintes cutanées, l’avis du dermatologue est nécessaire. Si l’atteinte est bénigne, un traitement symptomatique associé sera prescrit. En revanche, si l’atteinte est jugée grave, l’arrêt du traitement et une contre-indication définitive sont préconisés. A noter que l’arrêt du traitement est aussi recommandé dans les cas de troubles psychiatriques sévères et atteintes neurologiques graves.

Le CAPM a reçu des cas rapportant des situations d’erreurs médicamenteuses (de dose, d’intervalle de prise), de non-respect du schéma thérapeutique et d’interactions médicamenteuses. Le Centre estime que ces erreurs pourraient entraîner chez les patients des effets indésirables pouvant être graves liés aux surdosages des médicaments ou à des modifications pharmacocinétiques ou pharmacodynamiques. Le CAPM attire l’attention des professionnels de santé sur ce type d’erreurs et recommande de délivrer les médicaments de manière journalière pour en minimiser les risques. Par ailleurs le CAPM demande aux professionnels de santé de sensibiliser les patients et le grand public à l’intérêt de respecter les prescriptions et sur les risques liés à l’automédication, l’usage irrationnel des médicaments et ou des plantes.

Le Centre rappelle aussi que les patients suivis pour maladies chroniques doivent être sensibilisés à l’importance de continuer leurs traitements sauf avis contraire de leurs médecins traitants et déclarer tout événement indésirable au CAPM par téléphone au n° économique 0801 000 180, 24h/24 et 7J/7. Tous les événements indésirables observés par les professionnels de santé, y compris les erreurs médicamenteuses asymptomatiques, doivent être déclarés au Centre marocain de pharmacovigilance sur la fiche de notification officielle du CAPM.

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