Société

CHU Ibn Rochd : qui arrêtera l’anarchie ?

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Ce qui se passe actuellement au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Ibn Rochd de Casablanca interpelle à plus d’un titre. Des détournements de fonds consécutifs demeurent non élucidés. Les patients paient pour certains radios plus cher que le secteur privé. Certaines résidences à l’enceinte du Centre, destinées pour les médecins-chefs et chefs de services de l’établissement, sont occupées par des médecins exerçants dans le privé ou carrément dans des domaines qui n’ont aucune corrélation avec le secteur de la santé. Ces dysfonctionnements se répercutent négativement sur le déroulement des opérations sanitaires dans le plus grand centre hospitalier du royaume, sur les patients et sur les personnels de l’établissement. Pour ce qui est des détournements, juste après la nomination de l’actuel directeur, il y a environ trois ans, un détournement de près de 200.000.00 dirhams a été opéré. En ce temps, l’affaire a été rangée à l’amiable. L’année dernière, un autre détournement, d’environ 140.000.00 dirhams, a été constaté à la pharmacie du centre. Et comme, il n’y a jamais deux sans trois, en début de cette année, un employé s’empare d’une somme qui dépasse un millions de dirhams et prend la poudre d’escampette. Pour les deux derniers détournements, des enquêtes ont été déclenchées, mais malheureusement, elles ont été étouffées pour des raisons que seuls les responsables du centre connaissent. S’agissant des logements de fonction à l’enceinte du Centre, il faut dire que ce qui s’y passe s’apparente à l’abus du pouvoir et à l’anarchie, sous toutes ses formes. Des médecins qui n’ont aucune relation avec le Centre hospitalier ou même, dans certains cas, avec le secteur de la santé continuent d’occuper des logements de fonction. Par exemple, le professeur Mohamed Bekkaye, qui était médecin-chef de la maternité du CHU dans le temps, occupe une villa dans le centre, sachant qu’il a démissionné de la santé publique, il y a deux ans, et exerce dans le privé. Et puisqu’il n’est plus dans le Centre hospitalier, il a procédé à des transformations dans la résidence, de telle sorte à avoir un accès à sa résidence de l’extérieur pour ne pas être obligé d’accéder par l’entrée de l’Etablissement. De même, le Professeur Mohamed Boucetta, qui est médecin militaire et disposant d’un logement de fonction à Rabat où il exerce, continue d’occuper une villa appartenant au CHU Ibn Rochd. Le cas le plus frappant est celui de l’ancien délégué du ministère de la santé dans la wilaya de Casablanca, le professeur Jaâfar Haeikal. Depuis plus de deux ans et demi, il a obtenu sa mise en disponibilité et travaille actuellement dans le secteur de l’agroalimentaire. Et il continue habiter le logement de fonction. Si ce n’est pas de la mauvaise gestion et de l’anarchie, cela ressemble à quoi ? Et pire encore, le fait qu’il garde le logement de fonction du délégué, son successeur, l’actuel délégué, Omar El Manzahi, s’est trouvé dans l’obligation de transformer un centre de santé, attenant à l’hôpital My Youssef, en résidence, amputant ainsi de la métropole un service de santé, comme si la ville n’en avait plus besoin. Un autre cas va s’ajouter à la liste, il s’agit du Professeur Dris Jamil qui vient de démissionner. Le fait de ne pas céder le logement du CHU est devenu une règle, chez tous ceux qui l’ont quitté. Il suffit qu’ils créent une association qui va défendre cette thèse. L’habitude devient une seconde nature.

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