Société

Cigarettes : une contrebande juteuse

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Le phénomène d’écoulement des cigarettes de contrebande sur le marché national, qui prend de plus en plus d’ampleur, ne date pas d’aujourd’hui. Selon l’Organisation mondiale des douanes, environ un milliard de cigarettes de contrebande sont vendues sur le marché parallèle dans le Royaume. Et tout le monde sait que les saisies, opérées dans le Sud, le Nord et l’Oriental, ne couvrent qu’une partie des quantités qui y transitent. Et la cigarette de contrebande, c’est une cigarette détaxée, ou carrément périmée. Ces cigarettes échappent aux restrictions et aux réglementations sanitaires. Le prix du paquet de ces cigarettes varie entre treize et vingt dirhams à Casablanca. Près de 8 % des dix millions de fumeurs marocains adultes s’approvisionnent sur le marché informel, selon une étude réalisée par la Régie des tabacs en 2001. La même étude démontre que les milieux défavorisés constituent la clientèle privilégiée des cigarettes de contrebande. Ces cigarettes sont introduites dans le Royaume à travers quatre zones. Deux types de cette marchandise proviennent des deux villes marocaines occupées, notamment Sebta. Il s’agit des cigarettes périmées, ou sous-taxée. Dans le premier cas, ce sont de grandes mafias qui y sont impliquées en écoulant ce poison aux grossistes à sept dirhams le paquet. Et le circuit continue jusqu’au consommateur à Deb Moulay Chrif, Derb Ghallef, Hay Hassani ou encore le centre-ville de la métropole. Dans le second cas, c’est une cigarette qui n’est pas périmée, mais peut être rejetée par la chaîne de production, qui est vendue à des prix qui défient toute concurrence. Dans l’Oriental, notamment à Oujda, cette activité illicite bat son plein, pendant tous les jours de la semaine. La mafia algérienne en la matière approvisionne presque quotidiennement le marché oujdi. Dans cette zone, se sont généralement des cigarettes périmées qui y sont écoulées. Dans le Sud du pays, le phénomène prend une autre dimension. Là, également, l’on trouve deux types de cigarettes de contrebande. Celles qui sont pratiquement périmées ou celles qui proviennent de la Mauritanie. Dans le premier cas, c’est la même mafia comme dans le Nord qui est derrière ce fléau. Les contrebandiers s’approvisionnent des Iles Canaries et parviennent à travers des pateras à écouler la marchandise à Laâyoune. La marque mauritanienne, qui n’est pas de mauvaise qualité, provient des ports de Nouadibou ou Lagouira. Quelle que soit la source d’approvisionnement des contrebandiers, et quel que soit le type de cigarette écoulé, le fléau fait du Maroc une plaque tournante pour les trafiquants de cigarette de contrebande. Et, en plus des dangers que représente la consommation de ces marchandises sur la santé des consommateurs, le phénomène sape l’économie nationale. Il est à souligner que le Maroc est le cinquième marché africain pour les cigarettes avec une consommation de 14,4 milliards d’unités. Des statistiques dont l’évolution vers la hausse ont conduit l’Organisation mondiale de la santé à tirer la sonnette d’alarme et à mettre en garde contre les méfaits du tabagisme.

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