En 2010, ils étaient 4578 «taupins» (c’est le surnom qu’on donne aux élèves de Classes Préparatoires) à passer le concours national commun permettant l’accès aux 2399 places offertes par les écoles d’ingénieurs et écoles assimilées nationales. C’est ce que révèlent les récentes statistiques autour du Concours national commun réalisées par Ismail Mamouni, Professeur Docteur-Agrégé dans les classes préparatoire aux Grandes Ecoles (CPGE) du lycée Moulay Youssef, à Rabat. Et à ces classes préparatoires, c’est la crème des bacheliers qui accède. Ils ont été sélectionnés sur dossier et recommandations après le baccalauréat pour intégrer les CPGE pour une durée de deux ans non diplômante. «Pour accéder aux Classes Préparatoires (scientifiques ou économiques), il faut d’abord réussir son Bac avec une moyenne confortable, en général supérieure à 14, mais cela dépend des régions», explique à ALM Ismail Mamouni. D’après lui, la sélection se fait par région, qui à l’heure actuelle (presque) chacune a un centre de classes prépas, parfois deux et plus comme les régions de Casablanca, Rabat ou Meknès-Tafilalet. Mais qu’est-ce qui fait tant la particularité de ces citadelles d’élite ? D’après M. Mamouni, le système d’enseignement en CPGE est très chargé, en général 38h par semaine. Le contenu des programmes, destiné pour des élèves d’élite, est de haut niveau et impose à l’élève une actualisation de connaissances continue. La nature de l’enseignement en CPGE, en plus de celui de formation et acquisition de connaissances, se distingue des autres modèles d’enseignement par son esprit d’analyse et de critique. Selon M. Mamouni, les concours d’accès aux écoles d’ingénieurs marocaines ou françaises sont conçus pour évaluer les connaissances de l’élève, mais surtout sa capacité à résoudre en temps réel des problèmes réels. Bref, les CPGE demandent un élève de très haut niveau scientifique, engagé, sérieux dans son travail, mais aussi bien ordonné, ouvert sur son entourage, avec une culture parallèle non négligeable, et un esprit d’initiative. Par ailleurs, parmi la cinquantaine de centres de classes préparatoires réparties sur l’ensemble du territoire national, plus de la moitié sont privées, soit 29, bien qu’en 2010, le nombre des élèves issus des prépas publiques ait atteint 2942, contre 1636 issus des privées. Mais quelle différence y a-t-il entre les classes préparatoires privées et publiques ? Selon Abdellatif Fekkak, président de GEM+ (Les Grandes Ecoles de Management Plus), pour les Classes Prépas Eco et Commerciales, les prépas privées obéissent à un cahier des charges de l’Etat, parfaitement exigeant et un contrôle strict, Aussi, d’après cet ex Professeur de Management à l’ISCAE (30 ans), leur corps professoral n’a rien à envier à celui des classes prépas publiques puisqu’il est le même, constitué exclusivement d’enseignants agrégés qui enseignent aussi bien dans les classes préparatoires publiques que privées. «L’Etat tolère non seulement cela étant conscient du poids du corps enseignant dans la qualité de l’enseignement de toute école, mais aussi le manque d’agrégés formés pour cette mission de «commande de la réussite» (100%)», explique, M. Fekkak. Mais selon les responsables de prépas privées, ce qui distingue les classes préparatoires publiques des privées, c’ est que les premières prennent les meilleurs candidats (des notes 16 et 15 sur 20 au Bac scientifique), alors que le privé se contente du reste avec la condition d’être au-dessous de douze de moyenne sur 20, «le SMIG culturel exigible», précise M. Fekkak. Ainsi, par conséquent les prépas privées souffrent d’un manque d’effectif, moins d’une dizaine par classe. Toutefois, «cela n’exclut pas que les classes préparatoires privées dont GEM+Prépas sont très sélectives», souligne M. Fekkak. Et d’ajouter : «Nous exigeons un bon dossier scolaire, équilibré (entre maths et éco, technologiques, et culture générale). Nous privilégions les étudiants dynamiques, ayant le goût de l’entrepreneuriat, de l’esprit d’équipe, le sens de la communication et de la compétition».
Frais d’enseignement dans les CPGE Les frais d’inscription dans les CPGE publiques reviennent à 1.620 DH par an. Par ailleurs, pour passer le concours national commun à la fin des deux ans, il faut débourser 300 DH. Pour les concours français, le tarif est fixé à 500 DH par concours et il en existe quatre. Concernant, les tarifs des classes préparatoires privées, ils peuvent aller de 42.000 DH à 67.000 DH. Les responsables justifient ce coût par la qualité des enseignants, du matériel et des outils nécessaires à la formation. Il faut signaler qu’il y a plusieurs filières au sein des CPGE. On cite les CPGE scientifiques, notamment la filière MP à dominance math et physique, destinée principalement aux bacheliers sciences math. Il y a la filière PSI qui est à dominance physique et sciences de l’ingénieur, destinée principalement aux bacheliers sciences Exp mais aussi à ceux sciences math. Pour sa part, la filière TSI est à dominance Sciences de l’ingénieur, destinée principalement aux bacheliers sciences techniques. La filière BCPST est à dominance math et physique, destinée uniquement aux bacheliers sciences Exp. On note que les CPGE économiques: ECT (techniques) et ECS (scientifiques) sont dessinées essentiellement aux bacheliers économie ainsi que les CPGE LSH (littéraires). |