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Conseil supérieur de l’éducation : L’innovation au service de l’école

© D.R

Au moment où certaines méthodes d’enseignement sont susceptibles d’être inefficaces, «l’innovation éducative» peut s’avérer un moyen opportun pour inculquer les connaissances aux apprenants. La réflexion est menée, en deux jours à Rabat, par le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS) le temps d’un colloque consacré à «L’innovation éducative et la dynamique de la réforme au Maroc». Le choix d’un tel sujet émane de la conviction de cette structure, présidée par Omar Azziman, de l’apport de cette innovation pour la qualité de l’apprentissage.

Hisser le niveau de l’école

Le président du Conseil ne manque pas d’expliciter le concept de l’innovation en éducation qui, selon ses dires, «consiste d’abord à encourager les pratiques et les expériences novatrices orientées vers l’amélioration de la qualité des enseignements, l’accélération du rythme des apprentissages et le renforcement du désir d’apprendre, de la curiosité intellectuelle et de l’initiative créatrice chez l’apprenant». D’où l’intérêt de ce colloque qui se veut, selon M. Azziman, également conseiller royal, de contribuer à l’amélioration des performances de l’acte éducatif, stimuler la recherche sur l’innovation pédagogique et éducative, relever le niveau d’efficience et de rendement du système éducatif, voire de promouvoir les bonnes pratiques nationales et internationales en la matière.

Une stratégie nationale pour l’innovation

«Une telle approche devrait aider à l’élaboration d’une vision stratégique nationale pour l’innovation en matière d’éducation, de formation et de recherche», avance le président mardi en ouverture de l’événement. Par l’occasion, il prend appui sur les recherches, les études et les expériences internationales qui confirment que les domaines de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique constituent le terrain idoine pour le déploiement de l’innovation. «Ces mêmes travaux nous apprennent que les solutions les plus novatrices que nous sommes en mesure d’apporter aux défis et enjeux auxquels font face les systèmes éducatifs, sont celles qui découlent en premier lieu des efforts créatifs et innovants des acteurs éducatifs», enchaîne M. Azziman. Il ressort également de ces travaux que c’est l’innovation qui, comme le précise le président, rend possible la rupture avec des approches et des modalités obsolètes et ouvre la voie à des méthodes et à des savoir-faire plus efficients et mieux adaptés aux réalités. Le tout en s’exprimant autour de la démarche du Conseil à l’égard de l’innovation. «Nous sommes également convaincus que l’encouragement de la culture de l’innovation chez l’acteur éducatif a un impact direct sur la qualité des apprentissages et sur la solidité des acquis chez l’apprenant», indique-t-il.         

L’innovation, une base du système éducatif

Intervenant également à l’événement, Hassan Esmili, directeur du pôle études, recherche et Appui aux Instances du Conseil auprès du CSEFRS, propose la clé de succès de l’innovation. Selon ses dires, celle-ci ne peut réussir sans consolidation par les expériences. M. Esmili, qui a également évoqué la stratégie dédiée à l’innovation pour une qualité pour tous, estime que «l’innovation est la base du système éducatif». Le directeur qui a, à son tour, abondé dans le sens de la création de la culture de l’innovation chez l’apprenant, n’a pas manqué de rappeler la création d’un comité scientifique pour préparer ce colloque depuis 2016.

Ce que pensent les experts de l’innovation éducative

Invité à la rencontre, André Tricot, professeur d’université en psychologie à l’École supérieure du professorat et de l’éducation à Toulouse, précise que «l’innovation pédagogique est une nouvelle façon d’enseigner et faire apprendre en s’adaptant aux changements de l’environnement et en proposant une façon de faire plus efficiente». Cependant, il existe des limites à cette efficacité. C’est pourquoi il estime que «l’innovation est toujours relative». Pour expliciter ces limites et cette relativité, il conduit l’exemple de l’introduction de nouvelles idées dans un lycée. Celles-ci peuvent y être efficaces et ne pas l’être dans un autre. «Quant aux enjeux de l’innovation, ils résident dans la façon dont elle est accompagnée», tempère l’expert. Il est question, dans ce sens, de mesurer les progrès des élèves au cours de l’expérimentation innovante en entreprenant des comparaisons. «Cependant, il est difficile de réussir deux apprentissages élevés», tranche-t-il. L’auto-apprentissage demeure quand même une solution judicieuse. «Les élèves apprennent mieux quand ils découvrent par eux-mêmes. Par contre, le processus de découverte doit être enseigné. L’innovation, c’est plutôt le partage des connaissances et des méthodes», conclut-il.

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