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Consommation : Comment les parents s’en sortent

© D.R

Cette année encore, le calendrier n’a pas été clément avec les chefs de famille

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«Dans la société de consommation dans laquelle on vit, nous sommes obligés de s’endetter pour vivre. Comme de nombreux chefs de famille, cette période est très difficile. Après les grandes dépenses du Ramadan et du Aid El kébir, j’ai dû contracter un crédit pour acheter les fournitures scolaires pour mes enfants».

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Durant les trois derniers mois, les poches des Marocains se sont littéralement vidées. Après le Ramadan, les vacances estivales, la fête du sacrifice et la rentrée scolaire, Achoura pointe son nez et rend la tâche encore plus rude pour un nombre important de familles marocaines. Comment ces dernières s’en sortent-elles ?

Ces derniers jours, l’ambiance semble festive dans la capitale économique. En arpentant les quartiers populaires, les préparatifs pour Achoura vont bon train. Jouets, pétards et fruits secs se sont vite trouvé une place à côté des manuels et des fournitures scolaires. Depuis quelques mois déjà, les vendeurs ambulants et les grandes surfaces ne chôment pas. Les produits du Ramadan, des vacances estivales, de l’Aïd El Kébir et de la rentrée scolaire se sont vendus rapidement comme le confirme ce vendeur de Derb Soltane : «Grâce à Dieu, cette année nos produits se sont vendus comme des petits pains. J’ai connu une très belle saison en liquidant tous mes stocks de marchandise. Que ce soit pour Ramadan, pour Aïd El Kébir ou pour les fournitures scolaires, les affaires marchent à merveille».

Si les choses se passent bien pour les vendeurs, ce n’est pas du tout le cas pour les chefs de famille qui ont vu leurs poches se vider, se lamente Khalid  : «Dans la société de consommation dans laquelle on vit, nous sommes obligés de s’endetter pour vivre. Comme de nombreux chefs de famille, cette période est très difficile. Après les grandes dépenses du Ramadan et du Aid El kébir, j’ai dû contracter un crédit pour acheter les fournitures scolaires pour mes enfants. Heureusement, ces derniers sont compréhensifs et ont accepté de rester à Casablanca pendant les vacances d’été».

Si les enfants de Khalid sont compréhensifs, ceux de Hasna le sont moins : «Mes enfants sont encore petits et comme on vit dans un quartier populaire, ils sont très attentifs à ce qui se fait chez les voisins. On se prive toute l’année, mon mari et moi, pour pouvoir offrir à nos enfants le mouton de l’Aïd, des vacances à Martil et les fournitures scolaires. Cette année, on a été obligés d’emprunter de l’argent. Ce week-end encore, ils réclament  leurs jouets d’Achoura. Je suis obligée de leur acheter des gadgets de Derb Soltane ou Derb Omar même si je sais qu’ils risquent d’être nocifs pour la santé. Je n’ai pas les moyens d’aller dans une franchise ou une grande surface».

Outre le choix de s’endetter, d’emprunter de l’argent ou de contracter un Crédit, certains parents ont participé à une tournante (ce que l’on appelle DARET) pour faire face à cette rude période comme cela a été le cas pour Hakima : «Nous avons des petits salaires mon mari et moi. Comme nous avons des enfants et que nous ne voulons pas les priver de ces petites joies de l’Aïd et d’Achoura, nous faisons beaucoup de sacrifices. Déjà, cette année, nous avons dû inscrire l’aîné dans une école publique. Certes, les résultats risquent de ne pas être satisfaisants mais nous ne pouvons plus payer les prix exorbitants des écoles privées. Nous nous sommes aussi serré la ceinture tout au long de l’année en participant tous les deux dans une tournante. Ça nous a permis d’avoir une somme «conséquente» pour répondre aux besoins de nos enfants».

Le mode de vie, un choix

Ce mode de vie qu’a choisi Hasna, Hakima ou Khalid est finalement celui des milliers de Marocains appartenant à une classe sociale moyenne. Ces personnes essayent de répondre aux besoins de leurs enfants. Ils veulent aussi accéder au «confort» et au «luxe» des personnes riches quitte à s’endetter. Mais finalement ont-ils vraiment besoin de tout acquérir pour être heureux ? Selon Ahlam qui a choisi de fuir ce monde fou, tout est question d’éducation et de conviction: «Comme plusieurs personnes, j’avais le choix de suivre la tendance, de m’endetter pour faire plaisir à mes enfants et de participer à ce modèle économique destructeur, mais j’y ai renoncé. Cette année, je me suis contentée de l’essentiel sans me priver ni priver mes enfants. Comme le Ramadan est un mois de partage, j’ai appris à mes enfants à partager tout ce qu’ils avaient avec les pauvres. Pour les vacances, je les ai invités à découvrir les plages de Casablanca et à faire du sport dans la forêt de Bouskoura.  ça nous a fait un bien fou sans pour autant dépenser de grandes sommes. Pour Aïd El Kébir, on a cotisé avec la belle-famille pour acheter un seul mouton, et nous avons vécu des moments qui resteront à jamais gravés dans la mémoire des petits. Je leur apprends que le bonheur n’est pas de s’endetter pour acheter ce dont nous n’avons pas forcément besoin mais d’apprécier la valeur des choses et des personnes qui nous entourent».

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