Cela demande un sacrifice énorme d’une partie de la vie où l’on est plein d’énergie pour plutôt s’amuser que de retenir pour se consacrer aux études. Il faut d’abord réussir sa licence avec des mentions, passer par un criblage sévère pour être choisi à préparer un doctorat. Ce sont de longues études qui demandent un acharnement sans équivoque et des moyens financiers à long terme. Il y a ceux qui font un crédit bancaire qu’ils sont censés remboursés après avoir eu leur doctorat sinon c’est la banque qui les mène en justice.
Ce n’est qu’un bref aperçu sur ce que peut endurer un docteur. Après avoir décroché le doctorat c’est généralement un monde sombre qui s’ouvre devant lui. Après qu’il a frappé à toutes les portes il n’a plus que deux solutions : faire le sit-in devant le Parlement ou s’inscrire au secrétariat d’Etat chargé de la formation professionnelle. Il est malheureusement inconcevable pour faire le sit-in devant le Parlement reste l’inévitable solution. En effet, plusieurs docteurs inscrits depuis des années au secrétariat d’Etat chargé de la formation professionnelle se sont vu dépassés par ceux récemment diplômés et qui ont fait le sit-in et pour qui on a trouvé une solution.
Ainsi nous assistons à l’éclosion de plusieurs groupes de diplômés chacun avec sa loi, souvent exclusive, sa propre gestion avec des frais d’adhésion et des mensualités à payer.
En trouvant du travail pour ceux qui font le sit-in à l’encontre de ceux qui se sont inscrits au secrétariat d’Etat chargé de la formation professionnelle depuis 2001, les ministères ne font qu’encourager la multiplication des sit-in et défavoriser la manière civile de demander du travail.
Malheureusement, sans sit-in le gouvernement n’a pas donné un signe positif en organisant les embauches selon l’âge des candidats, selon l’ancienneté du diplôme, selon la date d’inscription à la demande d’emploi comme c’est le cas dans d’autres pays. A-t-on vraiment besoin d’humilier ces docteurs avant de leur trouver une solution ?
N’est-il pas encore plus judicieux pour les ministères de prendre en considération la possibilité d’intégrer des docteurs en chômage qui travaillent , durant des années, de manière souvent bénévole en tant que vacataires dans certaines facultés où les postes se font rares, voire inexistants alors que les besoins se font pressants ?
Ainsi, est-ce le sit-in est la seule manière de montrer qu’on existe et qu’on souffre ?
• Fouad Salim
Docteur scientifique
en chômage depuis 2001