Nous vivons dans une époque où chaque pays s’exprime par son arrogance et par la force de son économie. C’est le nouveau capitalisme moderne. Soros, le magnat financier américain avait inventé, il y a quelques années, la «dérégulation», une sorte de capitalisme moderne qui devait se développer en dehors des règles du capitalisme marxiste et catholique.
A la fin de la guerre froide, suite à la chute du mur de Berlin, on s’attendait à ce qu’un nouveau capitalisme puisse surgir : le capitalisme du 3ème millénaire de l’ère chrétienne, un capitalisme plus humain. Au contraire, voilà le capitalisme des pays émergents qui apparaît. Un capitalisme exaspéré, sans théories, dicté par la rapidité des déplacements de grandes sommes d’argent. C’est le capitalisme sauvage, insensible aux questions humaines, à la pauvreté ou à l’environnement, semant de plus en plus de pauvres incapables de se défendre. La catégorie des chefs d’entreprise devient de plus en plus impitoyable, inhumaine et féroce ; les faibles rendus victimes, espèrent une délivrance ou un affranchissement social d’une manière rapide et à n’importe quel prix. Tout cela à cause des échecs des grands capitalismes qui ont réagi, jusqu’à présent, et dominé l’économie mondiale. Les règles keynésiennes d’une théorie qui semblait être destinée à ne jamais mourir dans la globalisation, ont été bouleversées. Loin d’imaginer l’instauration d’une globalisation qui prévoyait de réduire le monde en « petit village » où tous les gens n’auraient plus ni prénom ni nom de famille, mais, plutôt, un code fait de chiffres qui aurait permis de connaître le jour exact de notre premier mal de tête ou autre chose que notre mémoire avait déjà mis de côté. C’est la technologie.
Un nouveau produit à proposer à l’humanité, en plus des jeans et du Coca-Cola. C’est la technologie qui se substitue aux précédents échecs des ordres mondiaux. Automatiser l’humanité, pour qu’il n’y ait plus de pensée. C’est le meilleur ordre, car il n’existe rien d’autre. Le capitalisme moderne qui se cache derrière le capitalisme industrialisé a décidé, immodérément, de s’étendre vers d’autres marchés. Il s’agit des soi-disant pays pauvres qui sont bousculés par le pouvoir et la violence de l’argent, extirpant les hommes de leurs racines, de leurs cultures, de leurs us et coutumes, de leurs religions et, pire encore, de leurs raisons d’être. La modernisation est une exigence, elle ne doit pas être une contrainte. Elle n’a pas besoin d’une technologie exaspérée amenant à l’annulation complète de la personnalité. Elle ne nécessite pas – non plus – un capitalisme qui fait des hommes, qu’ils soient riches ou pauvres, des victimes en élevant, entre eux, un mur de non-communication basée sur le mépris et sur les divergences sociales : la désagrégation de sa propre culture et de sa propre société historique.
La modernisation peut être acceptée à condition qu’elle ne limite pas la liberté des peuples en les contraignant à accepter un model de société qui n’est pas à eux. L’islam peut donner une réponse à cette problématique pour faire comprendre qu’il peut exister un capitalisme et une modernisation plus humains, en nous rappelant les choses de la vie que le monde de la technologie a réussi à nous faire oublier…
• Vincenzo Sciascia.