Farid Regragui, un produit à 100°/° local, made in Morrocco, a déçu le rêve de ses parents de devenir un éventuel avocat ou médecin et, pour quoi pas, un pilote, pour intégrer l’Institut supérieur du théâtre et d’animation culturelle. Le résultat est là : depuis 1987 une mosaïque de rôles dans des super- productions à Ouarzazate, le studio hollywoodien marocain, un paquet de rôles dans des films, téléfilms et séries télévisées et même radiophoniques marocaines. «Je n’ai aucune préférence pour un rôle taillé sur ma personnalité ; mais je veux seulement continuer à jouer ; c’est mon rôle, afin d’être un acteur».
Soucieux de la situation dans laquelle travaillent ses collègues et lui-même, Farid espère qu’un jour le statut de l’artiste marocain verra le jour et que les artistes pourront travailler dans des conditions beaucoup plus intéressantes en matière de lois qui gèrent ce domaine et le protègent des intrus qui font de l’art un métier des sans-emploi.
Farid fait partie de cette génération qui croit en son métier d’acteur et le voit sous un autre angle, notamment un statut bien défini qui trace les grandes lignes à respecter ; il est actuellement en tête d’affiche dans le téléfilm «Demande d’emploi» de Saâd Chraïbi qui lui a confié, cette fois, un rôle beaucoup plus important; il est également présent dans un autre téléfilm encore inédit titré «Poursuite» et une série télévisée, «Maria Nassar»; ces deux productions sont signées par Leila Triki. Le public marocain a suivi sa prestation dernièrement dans un téléfilm à caractère purement social dont le titre est «Tayaba» de Mustapha Fakir ; tout cela en plus d’une série de films internationaux qui font de Farid un acteur heureux. Il a joué aux côtés de plusieurs stars hollywoodiennes, telles que Georges Cloony, et sous la direction de géants du grand écran européens et américains. Dans son répertoire on retrouve donc, Tony Scoth, Roger Young, Kevin Connors, William Friedman, Jean Delannoy, Raffael Mertès et bien d’autres; Même avec cette brochette de réalisateurs de cinéma de renommée internationale et une présence quasi permanente devant la caméra, le théâtre lui manque beaucoup, car c’est son premier amour. A ce sujet, il avoue : «ça fait longtemps que je ne suis pas monté sur scène pour la simple raison qu’on n’a pas fait appel à moi». Ce qui l’attire dans le théâtre, c’est le plaisir du contact direct avec le public, le vrai thermomètre quant à l’évaluation d’une pièce ; de ce fait, ni le metteur en scène ni les artistes n’ont besoin d’aller scruter les urnes pour savoir ce qu’il en est du travail présenté. C’est ce qui caractérise un acteur crédible ; il est là devant tout le monde «habillé» comme un ver. Il est ce qu’il est tout simplement.
• Amina Barakat
Rabat














