Courrier des lecteurs : Santé publique : un secteur stratégique mais lésé

Rien que depuis la nouvelle année, le secteur de la santé publique a connu plusieurs grèves répétitives. De deux choses l’une, ce sont les Centrales syndicales qui, par des «revendications maximalistes», ou bien c’est le gouvernement qui n’est pas ouvert au dialogue pour trouver un terrain d’entente. Ou encore les deux à la fois. Mais au vu des revendications syndicales, il est aisé de dégager la responsabilité des centrales dans le blocage actuel.
De l’aveu même du gouvernement, les syndicats de la santé sont «des interlocuteurs sérieux» et soucieux «de l’intérêt général».
Mais cela ne saurait constituer un motif pour priver le personnel de santé de ce que l’Exécutif a déjà accordé à d’autres secteurs de la fonction publique.
Ainsi, la santé demeure le seul secteur où des examens professionnels font défaut.
Aujourd’hui, il est urgent d’en faire une programmation rationnelle.
Il en est de même pour la question des mutations où l’on navigue à vue sans aucun agenda précis. Ce qui laisse la porte aux dérives malsaines (népotisme, favoritisme, corruption).
Il en est de même pour la restructuration des œuvres sociales, à l’instar de ce qui se passe au niveau de l’Education nationale.
Ce dernier secteur jouit d’avantages sociaux importants (prêt de 200.000 DH pour le logement, réduction dans les trains, etc).
Ces revendications sont versées dans le dossier revendicatif, sans qu’aucune suite ne leur soit donnée, comme si le personnel de la santé est une catégorie à part…
D’où la nécessité, pour le gouvernement, de décliner sa stratégie et ses objectifs immédiats. Avec le concours des syndicats, une charte de la santé pourra voir le jour et servir de repère pour la responsabilité des uns et des autres.

• Khalid Kendil