Le ministère de la santé craint qu’elle n’influe sur le nombre des décès
Les cas critiques ont connu une hausse significative pour s’établir à 1.946 (126%) durant la dernière quinzaine, ce qui accentue la pression sur le système de santé d’autant que les unités dédiées ont dépassé 50% de leur capacité.
Les regards se tournent vers les salles de réanimation dans les hôpitaux. Et pour cause, le nombre de cas critiques en raison de la Covid ne baisse pas. Dans ce sens, le ministère de la santé a exprimé, mardi, son inquiétude face à la hausse des cas critiques de Covid-19 au cours des deux dernières semaines, une situation qui risque de favoriser «une recrudescence du nombre de décès».
Depuis le déclenchement de la pandémie à l’échelle mondiale, deux principaux indicateurs donnent des sueurs froides au gouvernement et au corps médical, à savoir les hospitalisations et les cas nécessitant une prise en charge médicale poussée ainsi que les cas critiques se trouvant dans les salles de réanimation.
Ces deux facteurs finissent par mettre à rude épreuve les systèmes de santé les plus performants et provoquent inévitablement une hausse des décès à terme. Aujourd’hui et face à cette quatrième vague de contaminations, les responsables marocains ne cachent pas leur inquiétude. «En dépit de l’amélioration des indicateurs relatifs au taux de reproduction et de positivité, on ne peut négliger l’aggravation de celui des cas critiques admis en soins intensifs, qui risque d’entraîner malheureusement une recrudescence du nombre des décès», a déclaré le chef de la division des maladies transmissibles au ministère, Abdelkrim Meziane Bellefquih, lors de la présentation du bilan bimensuel (3/16 août 2021) de la situation épidémiologique au Maroc.
De ce fait, les cas critiques ont connu une hausse significative pour s’établir à 1.946 (126%) durant la dernière quinzaine, ce qui accentue la pression sur le système de santé d’autant que les unités dédiées ont dépassé 50% de leur capacité. Le nombre des patients intubés et des décès a respectivement progressé de 42 et 36% suite à la résurgence du virus dans toutes les régions du Royaume.
Pour les autres indicateurs, le rapport fait état d’un total de 763.353 contaminations enregistrées depuis le 2 mars 2020, et de 673.116 rémissions, soit un taux de guérison de 88,2%.
Le taux d’incidence cumulée s’élève à 2.092 pour 100.000 habitants, tandis que le nombre des décès s’est établi à 11.119 cas, soit un taux de létalité de 1,5%, contre une moyenne mondiale de 2,1%. Quant au taux de reproduction du virus, il est passé de 1,47 il y a 15 jours à 0,96 lundi, et est inégalement réparti entre les différentes régions.
De même, le taux de positivité est resté quasi stable durant les trois dernières semaines, oscillant entre 22 et 23%. Le taux le plus élevé a été signalé dans la région Guelmim-Oued Noun (40%) et le plus bas à Fès-Meknès (8,5%). Par ailleurs, la tendance haussière des cas positifs s’est poursuivie durant les deux dernières semaines. Ainsi, ils sont passés de 50.445 cas hebdomadaires début août à 63.174 la semaine dernière (20%).
On recense plus de 80.000 cas actifs en date du 16 août, contre 54.586 dans le dernier bilan, au moment où les tests de dépistage ont atteint une moyenne quotidienne de quelque 40.000, souligne le responsable.
Appel
Dans ce contexte, le ministère de la santé appelle à davantage de responsabilité, au strict respect des mesures de prévention et à une participation active dans la campagne nationale de vaccination. S’agissant de celle-ci, le bilan bimensuel dénombre plus de 28 millions de doses injectées, avec plus de 11 millions de personnes complètement vaccinées.
Le Maroc a reçu dernièrement de nouvelles quantités de vaccin, ce qui permet aux autorités sanitaires de continuer l’opération de vaccination dans de bonnes conditions. En vue d’intensifier cette campagne, la vaccination a été élargie aux personnes âgées de plus de 18 ans et les centres de vaccination restent ouverts tous les jours jusqu’à 20h00, sans prise de rendez-vous ni condition de lieu de résidence.
[box type= »custom » bg= »#fddeef » radius= »5″]Deuxième dose
La deuxième dose du vaccin AstraZeneca doit être prise avant le 28 août. C’est le principal message diffusé il y a 48 heures pratiquement par le ministère de la santé. Ce dernier a exhorté ainsi les personnes ayant reçu AstraZeneca en première dose à prendre la deuxième avant le 28 août.
Les personnes concernées éviteraient, ainsi, une éventuelle indisponibilité de ce vaccin après cette date, explique le ministère dans un communiqué. La même source insiste, également, sur la nécessité d’observer l’intervalle de 28 jours entre les deux doses. Il faut préciser que le vaccin AstraZeneca fut l’un des premiers à être utilisé au Maroc dans le cadre de la campagne nationale de vaccination. Trois autres vaccins ont été utilisés, en l’occurrence Sinopharm, Janssen et Pfizer.
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