Les faits remontent à jeudi dernier lorsque le corps en décomposition d’une jeune femme décapitée a été découvert dans un puits abandonné. Aussitôt alertés, les éléments de la brigade judiciaire de la gendarmerie royale d’El Jadida ont ouvert une enquête auprès des habitants du village.
Dans moins de 24h, la gendarmerie est parvenue à identifier le corps et à appréhender les meurtriers. Selon les résultats de l’enquête, la victime Saadia L. (35 ans), est venue au petit douar pour rendre visite à un couple de sexagénaires, Ahmed D. et son épouse R’quia A.
Cette dernière qui souffrait de problèmes de santé venait juste de faire appel à une guérisseuse qui lui avait fait subir un traitement de choc pour « l’exorciser des mauvais esprits à l’origine de ses soucis de santé ». R’quia propose donc à son hôte, qui souffrait régulièrement de crises d’épilepsie, de lui administrer le même « traitement » pour la « libérer des mauvais esprits qui la hantent ». Saadia y a consenti volontiers.
Aux premières lueurs de l’aube, les deux femmes se rendirent à un marabout près du village. Le rituel consistait à réciter un charabia tout en simulant des coups de couteau sur le corps de la patiente en vue de chasser les mauvais esprits. Or, la sexagénaire piqua subitement une crise d’hystérie et s’acharna sur sa patiente. Elle lui fondit le crâne à l’aide d’une grosse pierre et lui asséna plusieurs coups de couteau avant de l’achever en l’égorgeant. En découvrant le drame, le mari de la meurtrière, au lieu d’avertir la gendarmerie, a choisi de protéger sa femme en tentant de dissimuler le corps de la victime. A la tombée de la nuit, il décapite le corps et le jette au fond d’un puits non loin du lieu du drame. Une semaine plus tard les auteurs du crime ont été arrêtés et déférés devant le parquet d’El-Jadida. R’quia est poursuivie pour homicide volontaire et son mari pour mutilation du corps de la victime et non-dénonciation de meurtre.