Société

Crise oblige, les Européens et les sociétés locales ont fermé le robinet

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Le règne de l’économie à visage humain est arrivé, a estimé le Conseil économique, social et environnemental (CESE) qui a organisé, mercredi à Rabat, une table ronde intitulée «L’entrepreneuriat social : une perspective pour un nouveau modèle de croissance». La réunion, qui marque la reprise du cycle des conférences de vulgarisation du Conseil, a tourné autour de l’entrepreneuriat social comme vecteur de la croissance et a comporté des exemples qu’en offre la société marocaine. Pour certains intervenants en effet, l’entrepreneuriat social est un fait de société familier aux Marocains «qui n’ont pas attendu que la recherche effrénée du profit précipite le monde droit vers le mur pour s’essayer à l’économie solidaire». Ils ont donc estimé que cet entrepreneuriat social qui est une découverte pour la plupart des pays du monde, n’est que redécouverte dans le cas du Royaume. Sauf que la solidarité ne suffit souvent pas à faire l’entrepreneuriat social. Ce dernier étant devenu une forme de management aussi rigoureuse que celle qui préside aux performances de l’entreprise soucieuse du plus grand profit. En fait, diront les experts étrangers invités à la table ronde, l’entrepreneuriat social est d’abord un entrepreneuriat. Du moins devrait-il l’être s’il veut prétendre à la pérennité de son action. Pour inscrire sa quête de l’intérêt général dans la durée, «l’acteur social est appelé à se comporter en chef d’entreprise avisé, soucieux de productivité et de rentabilité financière». Car les temps ont changé et la crise financière a singulièrement réduit les perspectives de dons. Naguère encore principaux fournisseurs de subsides aux associations, les pays européens ont réduit, voire cessé leur participation au financement du social marocain. C’est donc aux entreprises locales de se substituer aux sources de financement européennes que la crise boursière a condamnées à l’introversion. Mais, comme elles sont déjà fortement sollicitées, la solution est ailleurs. Les experts pensent qu’il faut la chercher dans l’entreprise sociale qui doit s’autofinancer en produisant suivant les normes de qualité et de prix du marché. Donc en mettant la logique du commerce au service du bien-être social. En fait, ont estimé les intervenants à la table ronde, l’avenir du social est dans le triptyque qui associe étroitement l’Etat, le marché et la société civile. C’est le trio gagnant dans la course à l’innovation. Celle qui aménage les conditions d’émergence du progrès social. «Le seul qui vaille la peine puisqu’il met l’Homme au centre du développement». Au demeurant, a fait ressortir la réunion, se consacrer au handicap ou à l’alphabétisation ou à la lutte contre la déperdition scolaire participe moins de la charité que de la prise de conscience que la solidarité évite le ressentiment et favorise le développement global. L’entrepreneuriat social agit plus par sentiment que la solidarité est la réponse la plus appropriée à un droit que par charité condescendante, ont conclu les intervenants. Ce que certains d’entre eux ont qualifié d’économie politique. Une autre redécouverte.

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