Société

Débat autour de l’action de l’IER

Le coup d’envoi des séances de dialogue en parallèle avec les auditions publiques a été donné, le mardi 15 février à Rabat. Programmées par l’Instance Equité et Réconciliation à partir de cette date et jusqu’au 22 mars prochain, il s’agit de six séances dont le but est de faire participer l’opinion publique à une réflexion qui se veut « franche et responsable » sur les contextes politique, intellectuel et historique des violations passées des droits de l’Homme.
Ces séances sont organisées chaque mardi sous forme de tables rondes hebdomadaires. Elles visent «à fonder un mode de pensée agissant, oeuvrant pour l’élaboration de projets et de programmes d’action consacrant l’Etat de droit et des institutions, protégeant les libertés et contribuant au non-retour de ces violations».
Consacrée à l’analyse des auditions publiques, la première séance, de deux heures, a été marquée par plusieurs interventions. Coordonnée par le chercheur Mohamed Tozy, cette séance a été l’occasion de procéder à une comparaison entre l’expérience marocaine et celle d’autres pays. Pour Tozy, « ce que vit actuellement le Maroc ne peut être limité aux seules auditions publiques, mais il faut le concevoir dans un contexte plus global, celui de la transition démocratique », a-t-il dit, dans des propos relayés par la MAP, tout en s’interrogeant, de plus, sur le degré d’adhésion de la société à cette dynamique. Pour Driss Benzekri, président de l’IER, les auditions publiques constituent une partie d’un travail gigantesque visant à mieux contextualiser les violations passées, notant que l’Instance a entamé l’étude de plus de 20.000 dossiers et près de 20 événements sociaux et politiques.
L’expérience marocaine, selon lui et toujours d’après la MAP, « permettra de dégager les moyens et les fondements de la réconciliation sociale, d’initier des réformes profondes et de mettre à la disposition des chercheurs et des spécialistes l’historique des événements passés ».
Allant dans le même sens, l’universitaire Abdelilah Belkziz a souligné que la particularité de l’expérience marocaine est qu’elle n’est pas le résultat du changement du régime politique, mais s’inscrit dans la continuité du système en place. Pour lui, l’importance de cette expérience émane de trois facteurs, à savoir « la réduction des entraves posées sur le plan officiel devant l’écriture de l’Histoire, l’élargissement du champ des libertés pour les protagonistes de certaines pages de cette histoire afin qu’ils exposent leurs versions des faits et, enfin, le changement des rapports entre le centre (la capitale) et les satellites (villes) », en ce sens que les régions, grâce à leur histoire spécifique, deviennent partenaires dans cette opération. De ce fait, «il est temps pour que les formations politiques et d’autres organisations sociales assument leur part de responsabilité», a-t-il noté. Pour lui, un dialogue social est à enclencher. Le processus en cours dans le pays devrait dépasser les querelles rapportées par la presse au sujet des auditions publiques.
Dans tous les cas, le professeur d’Histoire, Abdelahad Sebti, estime que l’importance de l’action de l’IER réside dans le fait de chercher à mettre fin aux années d’hégémonie de la version officielle. Noureddine Afaya voit, lui, en ces actions, une reconstruction d’une mémoire nationale plurielle qui ne soit pas sélective, grâce à la rencontre de la volonté politique de l’Etat avec celle des partis et de la société.
Selon lui, et d’après la même source, ce qui se passe est un événement historique par excellence, « mais c’est aussi un cumul de plusieurs facteurs de mutations intérieures, depuis l’accession de SM le Roi Mohammed VI au Trône » et dont les premiers signes ont été notamment le retour d’Abraham Serfaty, le lancement du programme de la solidarité avec les pauvres et les exclus, les tournées royales dans les provinces éloignées et les villages enclavés, la promulgation du code de la famille et l’instauration d’un nouveau concept de l’autorité, en plus de l’adoption des principes de d’équité et de réconciliation.
A noter que ces séances seront diffusées, chaque mercredi, à 21H00, sur 2M.

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