Société

Démocratie et contrôle électoral

Ahmed Douraidi, un militant des droits de l’Homme, croit fermement au projet de supervision du déroulement des élections au Maroc et tente par tous les moyens légaux de convaincre les autorités de la crédibilité de la démarche de son groupe, le « Centre marocain pour la démocratisation des élections ».
Répondant aux questions de l’ALM ( Aujourd’hui le Maroc), le 1er vice-président du centre précité, M. Douraidi, annonce qu’en tant qu’organisation non-gouvernementale, le référent, qui confère à l’action du CMDE une sorte de légitimité vis-à-vis des acteurs politiques partisans et des décideurs, a trait aux dispositions et principes de la Charte universelle des droits de l’Homme, ratifiées par le Maroc.
Bien entendu, ajoute-t-il, l’objectif est de contribuer à la réalisation pour le peuple marocain de son droit à l’autogestion et à l’édification de l’Etat de droit.
Des considérations qui restent généralistes et trop vagues. Car , en ces temps des chasseurs de subventions, il est à la portée d u commun des mortels de créer tout ce dont il rêve. A plus forte raison que bien des pays occidentaux investissent dans « le développement de la démocratie » dans le Sud. Le créneau est porteur mais la question de la légitimité et la visibilité se pose avec acuité.
Les partis politiques, principaux concernés, disposent, notamment le jour du scrutin, de leurs représentants dans les bureaux de vote. Dès lors, que compte contrôler le centre de M. Douraïdi ? Les pouvoirs publics ? les partis politiques ? Tous à la fois ? Manque de visibilité.
Et chacun doit délimiter son domaine d’action. Conformément aux lois en vigueur.
Une oeuvre utile s’inscrirait, par contre, dans le sens d’un encouragement au civisme électoral et politique. Car la citoyenneté commence d’abord, sur ce plan, par l’incitation au vote et à la participation, voire même à l’engagement politique dans les formations existantes et dans des pôles convergents.
Pour ce qui est des relations avec les acteurs politiques partisans et les autres O.N.G., il a réaffirmé l’accueil observé par ces derniers à l’égard de son centre, notamment lors d’une manifestation inaugurale tenue sur «la concordance des lois du Maroc avec les conventions internationales des droits de l’Homme». Les participants, dit-il, faisaient partie des directions de l’AMDH et de l’OMDH ainsi que des représentants de toutes les formations politiques – sauf «Ennahj Addimocrati» – et de l’ensemble des centrales syndicales. Mais du côté des autorités, il n’y a pas eu, jusqu’à présent, une reconnaissance de leur part. Pour preuve, le CMDE ne dispose pas encore de récépissé ; et ce en dépit des nombreuses démarches entreprises à cet effet.
Ahmed Douraidi a fait part d’un projet qui consistait à choisir 200 personnes pour superviser l’opération de vote, dont vingt journalistes et 20 femmes chargées de superviser essentiellement les discours et pratiques concernant l’égalité des sexes, dans une région-pilote. Mais, ce projet n’a pas abouti et la démarche du centre s’inscrit désormais, aujourd’hui, dans le cadre d’un collectif chargé de cette tâche. Ce collectif composé de 22 associations, dont l’OMDH, l’AMDH et Transparency et dans lequel le centre est membre du secrétariat national, compte mobiliser 4000 personnes pour superviser les différentes phases du déroulement de l’opération électorale ; sachant que ce nombre constitue presque 10% du nombre total des bureaux de vote et que sur le plan international, ce taux est crédible. Mais, arrivera-t-il à atteindre ce seuil ? Qui vivra verra.
Ceci dit, en ce qui concerne le bilan des mesures et actions réalisées jusqu’à maintenant, le centre énumère une série de points positifs qui caractérisent l’opération électorale en cours, tels le respect de la périodicité des élections, l’incitation, à travers l’adoption du mode de scrutin de liste, à la concurrence sur des programmes et non autour de personnes, notables soient-elles ou autres, et la détermination à veiller la neutralité des pouvoirs publics.
Néanmoins, réplique M. Douraidi, d’autres questions restent à l’ordre du jour et constituent des points négatifs de la démarche en cours, comme c’est le cas pour la correction incomplète des listes en vigueur. A cela s’ajoute d’autres problèmes d’ordre politique et constitutionnel.

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