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Déodorants et cancer du sein : Sentir bon mais à quel prix ?

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La polémique sur l’aluminium dans les déodorants refait surface. Une enquête menée récemment en France par le mensuel 60 millions de consommateurs de l’Institut national de la consommation ( INC) tire la sonnette d’alarme.  Sur quatorze déodorants antitranspirants pour femme  et homme  testés, six contiennent de l’aluminium à des concentrations près de trois fois supérieures au taux préconisé par les autorités sanitaires. Parmi les antitranspirants  testés figurent de grandes marques tels que Narta Freshissime anti-transpirant, Rexona Girl , Bourjois Anti-traces jaunes ( pour les femmes), Axe Dry, Nivea for men, Sanex Men Dermo antitraces blanches (pour les hommes). L’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) fixe la concentration d’aluminium maximale à 0,6% dans les produits anti-transpirants ou déodorants. Dans un rapport  en date du 17 novembre 2011, l’Afssaps recommande également de ne pas utiliser les anti-transpirants contenant de l’aluminium sur peau lésée, irritée, rasée ou épilée.
Les sels d’aluminium sont très utilisés dans les déodorants anti-transpirants pour leurs bienfaits : ils réduisent la sécrétion de sueur en diminuant le diamètre des pores de la peau et en réduisant le flux de transpiration. Mais le danger réside au niveau des concentrations. Au-delà de la norme fixée,  le sel d’aluminium peut être dangereux pour la santé. Plusieurs scientifiques  reconnaissent qu’en traversant la barrière cutanée, les sels d’aluminium  sont soupçonnés de favoriser certains cancers notamment du sein. En outre, l’aluminium serait potentiellement toxique pour le système nerveux et pour les os et pourrait provoquer des anémies. Pour l’Affsaps, le risque de cancer est à écarter. «L’analyse des données épidémiologiques et des études chez l’animal n’a pas pu mettre en évidence de lien entre cancer et exposition à l’aluminium par voie orale. De plus, aucun élément pertinent ne permet non plus de considérer l’exposition par voie cutanée à l’aluminium comme présentant un risque cancérogène», peut-on lire dans son rapport d’octobre 2011 sur l’évaluation du risque lié à l’utilisation de l’aluminium dans les produits cosmétiques. Un avis partagé par le Dr Houda Sefiani, médecin pharmaco-toxicologue au CAPM, qui affirme qu’«à ce jour aucune étude scientifique n’a pu démontré  un lien de causalité entre l’utilisation des déodorants et le cancer du sein. Cela dit, le consommateur marocain doit être particulièrement vigilant  dans l’achat de ces produits en lisant de très près l’étiquette sur le produit. Dans les grandes surfaces, les déodorants sont certifiés et étiquetés. Cela dit, le danger provient des produits de contrebandes vendus sur la voie publique». Et d’ajouter : «Normalement, les déodorants ne devaient plus contenir d’aluminium car au-delà d’une concentration de 0,6%, il y a un danger». La situation reste alarmante au Maroc en l’absence d’une réglementation permettant de contrôler la fabrication, l’importation et la vente des produits cosmétiques. Une journée nationale sera organisée le 11 mai par le CAPM sur cette problématique à l’issue de laquelle seront émises des recommandations.

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