Un service de notification des partenaires des personnes vivant avec le VIH sera prochainement mis en place. Cette stratégie vise à réduire la transmission en dépistant et en traitant si nécessaire les partenaires de la personne source.
Le ministère de la santé et de la protection sociale compte mettre en place un service de notification des partenaires des personnes vivant avec le VIH ( PVIH) et du dépistage Index. La notification aux partenaires VIH est un processus volontaire dans lequel les partenaires sexuels ou des partenaires d’injection de drogue des personnes séropositives sont identifiés et se voient proposer un test de dépistage du VIH. La direction de l’épidémiologie et de lutte contre les maladies estime que cette stratégie offre des opportunités considérables pour atteindre les personnes les plus exposées au risque VIH et réduire la transmission grâce à des approches telles que la prophylaxie post-(PEP) et préexposition (PrEP) et des interventions prénatales bien établies. Ainsi, la notification du partenaire confère des avantages à la santé individuelle en facilitant un diagnostic et une connexion avec les soins plus précoces et profite à la santé publique en limitant la propagation de l’infection.
La notification du partenaire peut être soit passive, soit assistée par les agents de la santé, qu’ils soient professionnels de santé ou agents communautaires. Cette dernière approche est fortement recommandée par l’OMS dans son guide sur l’autotest et la notification des partenaires. Cela dit, la notification du partenaire n’est pas toujours facile. Cette situation s’explique par la peur des conséquences familiales et sociales de la divulgation du statut VIH. Selon une enquête nationale du ministère de la santé conduite en 2022 , 70% des PVVIH arrivent à notifier leur partenaire principal et 90% des partenaires notifiés ont été dépistés pour le VIH dont 43% se sont révélés positifs. La proportion de notification du partenaire sexuel principal est plus basse chez les populations clés. Elle est respectivement de 40% chez les professionnelles du sexe femmes (PSF), 63% chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec les hommes (HSH) et 50% chez les personnes qui s’injectent les drogues (PID).
La notification du partenaire secondaire est encore plus faible (27%). Au cours de cette enquête, un modèle d’intervention pour améliorer la couverture des partenaires des PVVIH par le dépistage a été élaboré et a proposé plusieurs approches et outils. Rappelons que le plan stratégique national intégré de lutte contre le VIH, les infections sexuellement transmissibles et les hépatites virales (PSN) 2024-2030 s’inscrit dans la vision de l’élimination des trois épidémies comme menace de santé publique à l’horizon de 2030. Il s’est fixé d’atteindre les objectifs 95-95-95 pour le VIH, à savoir 95% des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) qui connaissent leur statut sérologique, 95% parmi eux sous traitement antirétroviral (ARV) et 95% de ces derniers qui arrivent à la suppression de la charge virale.