Ce ne sont pas les « flots » d’immigrés clandestins qui débarquent sur les cotes espagnoles en provenance du Maroc qui constituent le gros des clandestins dans la péninsule ibérique. N’en déplaise au chef du gouvernement espagnol, José Maria Aznar, qui s’élevait dimanche sur les colonnes du journal «Razon» contre les foules d’immigrés clandestins mineurs s’infiltrant dans les présides occupés de Sebta et Melillia à partir du Maroc.
Son ministre de l’intérieur, et vice-président du gouvernement, Mariano Rajoy a reconnu le même jour, dans une interview parue au quotidien madrilène El Pais, que le plus important nombre d’immigrés clandestins en Espagne débarquent des avions et non des pateras. Le même responsable espagnol n’avait pas hésité à accuser les autorités marocaines, le 9 mai devant les sénateurs espagnols, de «ne manifester aucune préoccupation pour l’état de leurs mineurs».
Selon M. Rajoy, entre 8.000 et 10.000 personnes par an seulement entrent en Espagne illégalement par la voie maritime à bord d’embarcations de fortune, alors que les plus grands flux d’irréguliers sont enregistrés aux aéroports. Il a dans le même entretien détaillé la politique migratoire espagnole qui se base, a-t-il précisé, sur quatre idées essentielles.
A la tête de ces préalables, M. Rajoy a évoqué la mise en place par l’Espagne de conditions d’accueil des étrangers, appelés à occuper certains travaux boudés par les autochtones. Ensuite viennent, selon la hiérarchie du responsable espagnol, la légalisation de l’immigration pour éviter un nombre excessif d’immigrés, qui pourrait conduire à la marginalisation, des efforts d’intégration auxquels doivent contribuer administration publique, société et immigrés et enfin une lutte sans merci contre l’immigration illégale.