Société

Des présidents de toutes les couleurs

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La bataille pour la présidence des conseils communaux n’est pas finie. Elle ne fait que redoubler d’intensité. Dans plusieurs villes, l’opération de vote s’est déroulée vendredi dernier, avec plus ou moins de problèmes. Manifestement, les partis de la majorité gouvernementale n’ont pas réussi à raccorder leurs violons. C’est le cas à Salé, où sans grande surprise, Driss Sentissi du Mouvement Populaire (MP) a été élu à la tête de la mairie, vendredi dernier. Il est secondé par le seul membre du PJD à la deuxième Chambre du Parlement ; Jamaâ Moatassim a été élu à la première vice-présidence. A Marrakech, le vote a également eu lieu vendredi dernier. La moitié des conseillers ont quitté la séance, en protestation contre ce qu’ils ont qualifié « d’irrégularités ». Deux candidats étaient en lice: Ahmed Bennis (RNI) et Omar Jazouli (UC). Le premier était soutenu par l’Istiqlal, l’USFP, le PJD, le PPS, le PSD et le PDI. Dès le démarrage de l’opération, les conseillers pro-Bennis ont contesté le choix du mode de scrutin, à savoir, une couleur pour chaque candidat. Ils ont rappelé que le code électoral et une circulaire du ministre de l’Intérieur donnent le choix au Conseil communal entre le système des couleurs et celui du bulletin unique. Selon les contestataires, le président de la séance, l’élu le plus âgé, était favorable à Jazouli. De ce fait, « il a imposé le mode de scrutin aux couleurs ». Un tollé général s’en est suivi. Les protestations ont failli dégénérer en affrontements physiques entre les deux groupes de conseillers. Dans un communiqué, les partis protestataires ont mis à l’index la neutralité passive de l’autorité locale. « Elle devait intervenir pour stopper l’opération de vote pour que règne la souveraineté du Conseil », explique un des élus contestataires. En tout cas, Omar Jazouli a été élu par les quarante conseillers restés dans la salle. Les quarante autres élus qui se sont retirés ont décidé de porter plainte pour que ces élections soient tout simplement annulées. A Kénitra, la séance de vote, prévue également le vendredi dernier, a été carrément annulée. Un élu été intercepté par des membres de sa famille alors qu’il s’apprêtait à prendre part à l’opération de vote. Cet élu de l’UC aurait disparu pendant plusieurs jours pour réapparaître le jour du vote. La police et le procureur du Roi se sont rendus sur place pour résoudre le problème. L’élu a fini par avouer qu’un des candidats, en l’occurrence, celui du PJD, lui a fait signer des effets à blanc pour assurer son vote. En fait, aucun effet n’a été découvert par les enquêteurs. Le bras de fer entre le candidat du PJD, Abdelaziz Rebbah et celui du RNI, Mohamed Talmoust a été reporté au vendredi prochain, date limite de l’élection du président. A Tétouan, c’est finalement le ministre du Commerce, de l’Industrie et des Télécommunications, Rachid Talbi Alami, a réussi à décrocher le poste de maire de Tétouan. Il a obtenu 29 voix sur les 47 que compte le Conseil. Son concurrent, Ahmed Boukhoubza, frère du député PJD de la ville, Lamine Boukhoubza, n’a obtenu que 17 voix. Décidément, la majorité gouvernementale a du mal à se concrétiser sur le terrain. A Meknès, c’est le PJD qui a remporté la présidence grâce notamment au voix du RNI. Aboubakr Belkora a obtenu les voix de 31 conseillers sur les 55 qui composent le conseil. Belkora a été également soutenu par Attajdid Wal Insaf, le FFD, l’UC, le PDI et l’ICD. Par ailleurs, le ministre du Commerce éxtérieur, Mustapha Mechahouri (MP) a été élu à l’unanimité à la présidence du conseil Communal de Laksiba, près de Beni Mellal. La totalité des 23 Conseillers ont voté pour lui. Le conseil est composé des partis du MP, MNP, Istiqlal, USFP, PJD et USFP. Face à cela, les tractations entre les candidats d’une part, et entre partis politiques d’autre part, se poursuivent dans plusieurs villes. C’est le cas, entre autres, de Casablanca, de Rabat, de Fès et de Tanger. A Casablanca, Khalid Alioua, ministre de l’Enseignement supérieur, tente à tout prix de décrocher le fauteuil de maire. Un poste convoité également par Karim Ghellab, ministre de l’Equipement et du Transport et candidat Istiqlalien. A Fès, les conseillers Usfpéistes ont décidé, hier dimanche 21 septembre, de ne pas voter pour un autre candidat istiqlaien. Leur proposition d’alliance n’a pas été prise en considération par le candidat istiqlalien, Hamid Chabat. Les usfpéistes ont auparavant reçu « carte blanche » de la part du siège central pour voter « comme bon leur semble ». Ils ont donc entamé de nouvelles discussions avec le RNI, le MP, la GSU et le PJD. Ces formations ont accepté d’accorder leur soutien à un candidat Usfpéiste, Abderrahim Filali Baba. En tout cas, la séance de vote aura lieu demain mardi à 15 heures. La cohésion de la majorité gouvernementale sera testée dans toutes ces grandes mairies. Jusqu’à présent, elle a échoué à pratiquement tous les tests.

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