Deux décennies se sont écoulées depuis le lancement du programme national des routes rurales (PNRR). 20 ans après le déploiement de ce dispositif qui devrait entamer incessamment sa troisième phase, le ministère de tutelle dresse le bilan. En chiffres, les indicateurs démontrent un taux d’accessibilité avoisinant les 80%, soit le désenclavement de 3 millions de la population rurale.
Linéaire : Plus de 13.000 km achevés à fin 2015
Entre le PNRR 1 et le PNRR 2, l’évolution a été nettement visible. La première phase du programme établie sur la période 1995-2005 a été en quelque sorte une étape de test. La performance n’a été confirmée qu’au bout de la deuxième tranche du programme. Ainsi, le PNRR 1 portant sur un linéaire de 11.236 kilomètres n’a pas atteint tous ses objectifs. Seulement 10.569 km ont été réalisés entre 1995 et 2005. A fin novembre 2005, 11% du linéaire lancé n’était pas encore achevé. Le rythme de réalisation initialement fixé était de 1000 km/an, or le cadence sur le terrain a été de 940 km/an.
Par ailleurs, le PNRR 2 a atteint un taux de réalisation avoisinant 96% (14.960 km lancés contre 15.599 km étudiés). Les opérations se sont déroulées sous un rythme de 1.300 km/an. A fin 2015, un linéaire de 13.093 kilomètres a été achevé et ouvert à la circulation dans les zones rurales concernées, soit 84% du linéaire programmé et 88% du linéaire lancé. L’objectif en termes de taux d’accessibilité aux routes rurales a été à fin 2015 de 79% pratiquement conforme aux prévisions d’accessibilité (80%).
Financement : L’approche est participative…
Le programme national des routes rurales est le fruit d’une approche participative associant l’État, les bailleurs de fonds et les collectivités locales. La première phase du programme a porté sur un financement de l’ordre de 7,3 milliards DH (MMDH). Le montage porte sur une contribution de 4,6 MMDH du Fonds routier, de 1,7 MMDH du budget général et 1 MMDH des collectivités locales. Le PNRR2 a connu une révision de 37,4% de son budget initial (11,3 MMDH), soit 4,22 MMDH supplémentaires. Sa structure se compose comme suit : 61% d’emprunts, 1% de dons, 15% de contributions des collectivités locales. Notons que le financement du PNRR 2 par emprunt a été assuré, entre autres, par la Caisse pour le financement routier (CFR) auprès de la Banque européenne d’investissement (BEI), la Banque mondiale, l’Agence française de développement, le FADES, la BAD, le Fonds de l’OPEP et la JICA. A fin 2015, les crédits accordés par ces bailleurs de fonds se sont élevés à 9,475 MMDH. Les décaissements de ces fonds s’élèvent à 7,94 milliards de dirhams.
Impact socio-économique : L’amélioration se mesure…
L’impact socio-économique du désenclavement rural s’avère important. Le pourcentage de la population rurale vivant dans les douars situés à moins d’un kilomètre d’une route praticable s’est situé à fin 2015 autour de 79% contre 54% en 2005. De même, l’indicateur matérialisant la différence existante entre les provinces les mieux et moins loties en termes d’accessibilité s’est situé à 0,65 conformément a ce qui a été initialement prévu.
Le programme national des routes rurales a permis, en effet, de réduire de 26% le coût des transports des personnes. Le coût de transport des marchandises a diminué de 14% (de 3,24 DH/t/km à 2,76 DH/t/km, soit -0,48 DH). Aussi, le programme a favorisé la scolarisation dans le monde rural.
Son taux a grimpé de 5,8 points passant de 62,8% à 68,7%. Chez les filles, ce taux a affiché un gain de 7,4 points passant de 65% à 72,4%. Le taux d’accès aux services de santé s’est également amélioré atteignant à fin 2015 32,3% dans le milieu rural. Suite à l’amélioration des routes, le pourcentage des ménages pratiquant l’agriculture a connu une légère augmentation en passant de 64,8% à 65,5%. Au niveau de ces ménages, l’usage des machines agricoles a marqué une hausse de 2,9 %.
[table class= »encadre »]Réseau routier Le profil | Routes à double-chaussée L’objectif 2016 | Voies express Les réalisations actuelles | Routes rurales Le chapitre 3 | Infrastructure L’engagement public |
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230 milliards de dirhams, est l’estimation en valeur du capital routier national. Le réseau routier marocain s’étend sur une longueur de 57.334 kilomètres. 72% de ce réseau est constitué de routes revêtues soit, 41.431 kilomètres. Elles sont réparties autour de 10.185 km de routes nationales, 9.510 km de routes régionales et de 21.736 km de routes provinciales. Pour sa part, le patrimoine en ouvrage dépasse, à ce jour, les 7.500 unités. | L’année 2016 connaîtra le lancement des travaux de nouveaux tronçons. Il s’agit du dédoublement de la liaison entre Larache et Ksar Kébir, la voie de contournement à Berkane reliant Selouane à Ahfir ainsi que le dédoublement entre Ouarzazate et le carrefour des routes nationales (RN) 9 et 10. Il sera réalisé en 2016, le contournement nord de Marrakech entre les routes nationales 8 et 9, les dessertes nord des points de liaisons entre le port et la zone logistique de Znata et la pénétrante de Rabat au niveau de l’échangeur El Menzeh de l’autoroute de contournement de Rabat. | A ce jour, 841 km de voie express sont en service. Les travaux actuels concernent 316 km autres. A fin 2015, les travaux se sont étendus sur une longueur de 300 km, soit un investissement de 3,26 MMDH engagés dans les différentes régions du Royaume. Notons que le programme de voies prévoit sur la période 2012-2016 la réalisation de 600 km afin d’atteindre un linéaire de 1.300 km. | Un troisième programme est en cours de finalisation, visant la mise à niveau du réseau national. Le programme portera, entre autres, sur la mise à niveau des routes à caractère local portant sur un linéaire d’environ 8.000 km. Le coût prévisionnel dans ce sens est de 9 MM DH. La troisième phase du programme portera sur la réalisation d’un linéaire prévisionnel de 20.000 kilomètres pour les 10 prochaines années. | 21,7 milliards de dirhams est le montant global des six conventions ratifiées entre l’État et les collectivités territoriales. La participation de l’État s’élève dans ce sens à 3,66 MMDH. Le but étant de renforcer les infrastructures routières. D’importants projets sont d’ores et déjà lancés, et ce au niveau des villes de Tanger, Marrakech, Tétouan, Casablanca, Rabat et Kénitra. |