Société

Deux ans pour le violeur d’un mineur

© D.R

Chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Abdelkader, âgé de 22 ans, célibataire, se tenait devant la cour. De temps en temps, il tournait la tête vers l’assistance à la recherche de membres de sa famille. Sa mère, qui sanglotait, lui a fait un signe de la main pour l’apaiser. À ce moment, le président de la cour lui a demandé de regarder la cour avant de lui rappeler l’accusation : « Tu es accusé de viol sur un mineur de moins de quinze ans et agression et tentative d’attentat à la pudeur sur une adolescente». Les deux victimes, qui étaient accompagnées de leurs mères respectives ont été déjà appelées par le président, qui leur a demandé de sortir et d’attendre au seuil de la salle d’audience. «Pourquoi as-tu violé Rachid ? », l’a interrogé une fois encore le président de la cour.
Soutenu, dans le cadre de l’assistance judiciaire, par un avocat, Abdelkader a gardé le mutisme. Il s’est contenté de regarder le président de la cour, qui lui a demandé de répondre à ses questions.
«Je reconnais tout ce qui a été écrit dans le procès-verbal», affirme-t-il à la cour sans ajouter un mot. Il semblait ne pas vouloir entrer dans les détails et donner plus d’explications à la cour. Mais le président de la cour l’a obligé à fournir plus de détails. Lesquels ?
Rachid, quatorze ans, a grandi dans le même quartier qu’Abdelkader et les relations entre leurs familles étaient empreintes de respect. Trois mois plus tôt, Abdelkader a abordé Rachid dans le quartier. Il lui a proposé de l’accompagner à la plage d’Aïn Diab pour jouer un match de foot. Plein de joie, Rachid est allé avec lui pour prendre le bus sans en informer ses parents. Abdelkader, qui a payé les tickets, lui a expliqué qu’ils allaient jouer contre une équipe composée de joueurs de moins de vingt ans.
Quand ils sont arrivés, ils ont rejoint une équipe, dont les joueurs connaissaient Abdelkader qui leur a présenté Rachid. Ce dernier était très content. «Je suis très fatigué et je ne peux pas encore jouer, je vais faire un tour à la plage, tu m’accompagnes?», lui a-t-il demandé. Rachid lui a demandé de l’attendre un quart d’heure de plus pour l’accompagner. Abdelkader a accepté et a patienté durant quinze minutes. À ce moment, Rachid l’a accompagné. Ils marchaient tous deux le long de la plage. Ils se sont éloignés des jeunes qui jouaient du foot. «Viens t’asseoir pendant quelques minutes avec moi derrière ce rocher», lui a-t-il demandé. Arrivant au rocher, Rachid s’est allongé et Abdelkader est resté debout pendant quelques instants. Après quoi, il s’est assis près de Rachid et a commencé à lui caresser les joues. Rachid a sursauté. Abdelkader l’a retenu par la main et a sorti un couteau qu’il dissimulait sous ses vêtements. Troublé, Rachid a voulu se lever. Mais, Abdelkader l’a menacé de le poignarder s’il n’obtempérait pas à ses désirs. Rachid a tenté de réagir. Seulement Abdelkader était plus rapide et plus fort que lui. Il l’a blessé à la main pour le violer ensuite. Une fois son désir satisfait, il l’a relâché. Rachid, qui a relaté ce qui lui est arrivé à sa mère, a déposé plainte contre Abdelkader. Cependant, avant son arrestation, ce dernier a transformé la vie d’une fille de 16 ans, en calvaire. Comment et pourquoi ?
Elle s’appelle Nadia et poursuivait ses études dans un lycée de Hay Mohammadi, à Casablanca. Depuis qu’elle a été abordée par Abdelkader, il y a quelques mois, ce dernier ne veut plus la laisser tranquille. Il venait souvent l’attendre à la sortie du lycée à 18 heures pour l’obliger à l’accompagner chez lui, non loin du lycée. Il se pointait devant le lycée presque quotidiennement pour l’attendre. Seulement, elle faisait tout ce qu’elle pouvait pour lui échapper. Elle se cachait parfois au milieu des filles de sa classe en attendant le départ d’Abdelkader et d’autres fois, elle se retrouvait obligée de l’écouter. Il voulait coucher avec elle. Elle n’a même pas voulu en parler à ses parents. Seulement, la dernière fois, il a osé la menacer d’une arme blanche. Depuis, elle n’a pas pu garder le silence. Elle a alerté son père qui n’a pas perdu de temps pour aviser la police. Et quelques jours plus tard, Abdelkader a été arrêté et conduit devant la justice. Abdelkader n’a pas nié les charges retenues contre lui. Le substitut du procureur du Roi a requis une peine maximale. Pour sa part, l’avocat qui le soutenait, a réclamé les circonstances atténuantes pour son client, qui en a effectivement bénéficié et a été condamné à deux ans de prison ferme.

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