Société

Deux femmes et un espion

La première Chambre pénale du tribunal d’Alger a condamné, dimanche 29 juin, l’ex-vice-consul d’Algérie à Casablanca, M.O. à cinq ans de prison ferme pour espionnage pour le compte des services de renseignements marocains.
Certains organes de presse algériens, qui ont rapporté l’information dans leur édition du lundi, ont précisé que le procès de l’ex-diplomate s’était déroulé à huis clos et avait été marqué par des révélations sensationnelles sur ce dossier. Selon le quotidien algérien "Le Jeune Indépendant" qui cite des témoins ayant assisté au procès, la lecture par le greffier au début de l’audience des résultats de l’enquête a révélé que les faits remontent à 1999, quand l’inculpé fut nommé au poste du consul d’Algérie au Maroc. L’accusation affirme que le diplomate entretenait "des liens spéciaux avec les services de renseignement marocains auxquels il aurait divulgué des informations secrètes sur l’armée algérienne ainsi que des informations sur les affaires économiques ayant trait à la sécurité et à l’unité de l’Etat" algérien. Selon l’arrêt de renvoi, "le diplomate aurait, à diverses reprises, rencontré un haut fonctionnaire de l’armée marocaine dans un estaminet public pour lui fournir certaines informations sur l’armée algérienne et certaines institutions paramilitaires". Après avoir explicité les différents éléments du dossier tels que révélés par l’enquête menée par les services de police sur le vice-consul, le ministère public algérien a requis à son encontre dix ans de prison ferme sur la base de l’article 71 du code pénal qui précise les délits et les peines concernant les infractions commises par les diplomates.
Pour sa part, la défense de l’inculpé a expliqué que le diplomate était innocent et que toute cette affaire n’était qu’un montage. Dans ses plaidoiries, l’avocat de la défense a expliqué que son client "pourrait être un bouc émissaire" et que "c’est un scénario élaboré pour cacher d’autres affaires similaires dont les auteurs possèdent deux passeports". Une thèse soutenue par le frère du diplomate qui a précisé que son frère est "victime d’un complot". Car, affirme-t-il, "s’il était coupable, il aurait fait usage de son passeport rouge pour aller se réfugier en Grande-Bretagne ou au Venezuela".
Selon la défense, le diplomate, âgé de cinquante ans, aurait fait l’objet de" pressions et de menaces de la part des services de renseignement marocains qui détenaient deux cassettes vidéo très compromettantes et qui mettaient en relief des relations particulières entre le diplomate algérien et une femme marocaine et entre la femme du diplomate et un Marocain".  Selon cette version de l’histoire, le vice-consul aurait fait la connaissance, quelque temps après son installation dans son nouveau poste à Casablanca, à une Marocaine qui serait entrée en contact avec lui sous le prétexte de renouveler le passeport de sa mère (d’origine algérienne) et qui allait devenir sa maîtresse.  Toujours selon la défense, les services de renseignements marocains auraient filmé, à son insu, le diplomate algérien avec la jeune femme marocaine dans des situations très compromettantes. Des séquences qu’ils auraient utilisées pour faire pression sur lui. Mais, comme si cette séquence n’était pas suffisante, l’épouse du diplomate algérien allait elle aussi être filmée en train de faire l’amour avec son amant. Un officier marocain, selon les allégations de l’avocat de la défense qui rajoute que son client avait informé ses supérieurs de l’affaire. Au terme de ses délibérations, la cour accorda à l’accusé des circonstances atténuantes, et le condamna à cinq ans de prison ferme. 

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