L’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), telle qu’elle a été argumentée dans le discours royal du 18 mai 2005, contient une dimension strictement politique dont il faut saluer la clarté et la précision. Les observateurs de la vie politique nationale se sont épuisés depuis de longues années à tirer la sonnette d’alarme sur la faiblesse de rendement des structures partisanes, les limites de leur encadrement et l’inconsistance de leur élite. Une faille dangereuse dans la construction de la démocratie dans notre pays.
Le Souverain, dans son discours fondateur de l’INDH, n’a évidemment pas éludé cette question. «Il incombe à la classe politique, dans la perspective des échéances partisanes et électorales, auxquelles elle se prépare à l’horizon de 2007, d’inscrire au cœur de ses préoccupations l’élaboration de projets concrets. Le but est de donner corps à cette initiative, eu égard à ses objectifs de développement, qui sont au centre des préoccupations quotidiennes du peuple et constituent la pierre angulaire pour la réhabilitation de l’action politique.», a indiqué le Chef de l’État.
Le rendez-vous pris, c’est 2007. Les termes du débat cernés, c’est la contribution sérieuse et responsable à l’INDH. Les objectifs définis, proximité, sans démagogie ou populisme, avec les citoyens et leurs besoins réels et la crédibilisation aux yeux de l’opinion publique de l’action politique dont la noblesse a été perdue dans les méandres de la compromission, la corruption et le mépris des aspirations des Marocains à la dignité.
La compétition politique, qui est le moteur de la démocratie, le débat, qui est l’essence du pluralisme, la divergence féconde, qui est la garantie d’une vie dans la cité, civilisée et pacifique, devront, désormais, se faire en tenant compte prioritairement de l’impératif du développement humain. Toute action politique qui n’est pas, en dernière instance, au service de l’Homme est une perte de temps et d’énergie pour la nation. Les partis politiques les moins décrédibilisés dans notre pays, surtout ceux qui ont, les prochains mois, des échéances internes importantes, devraient saisir l’opportunité historique que constitue l’INDH pour se déterminer par rapport à cette initiative, pour construire leur programme en fonction de cette perspective et pour redéfinir leur identité par rapport à sa philosophie humaniste porteuse de progrès, d’égalité et de partage. En outre, ces partis politiques devraient réaliser que seule une élite politique propre, responsable, rajeunie et active peut être le vecteur de la transformation sociale à laquelle nous invite l’INDH.
SM le Roi Mohammed VI n’entretient sur ce point, comme sur le reste, aucune ambiguïté: «Telle est la voie qui fera que le Maroc demeurera une nation vivante et un pays en marche. Tel est le projet, noble, autour duquel Nous appelons, au-delà des clivages et des calculs étriqués et dans un esprit de sacrifice et d’abnégation, à l’adhésion et à la mobilisation de tous.»













