Selon les résultats de cette étude, le Maroc se place à la neuvième position dans le classement des plus grands exportateurs africains d’émigrés au pays de l’oncle Sam. Derrière des pays comme le Nigéria, l’Ethiopie et l’Egypte (occupant respectivement les trois premières places), le Maroc est le premier pays francophone, et, par extension, le premier pays maghrébin du classement. Selon l’étude du Pew research center, ils sont actuellement 66.000 immigrés nés au Maroc à vivre aux Etats-Unis.
L’histoire de l’immigration africaine aux Etats-Unis est quelque peu tumultueuse à cause, notamment, de la migration forcée au début du 16ème siècle de centaines de milliers d’Africains asservis. La migration volontaire transatlantique ne peut être datée qu’avec l’entrée en vigueur du Refugee act en 1980, qui facilitait l’accueil aux Etats-Unis des personnes fuyant des zones de guerre. Si le Maroc n’est pas concerné par ces deux premières vagues migratoires, il l’est par la troisième qui débute avec l’Immigration act de 1990. Ce texte qui s’était tracé comme objectif d’augmenter le nombre de migrants venant de pays sous-représentés aux Etats-Unis s’adressait essentiellement aux pays européens mais a fini par bénéficier également aux pays d’Afrique, dont le Maroc. La traditionnelle loterie qui s’inscrit dans le programme «diversity visa» fait partie des mesures implémentées par ce texte et permet à 5.000 Marocains de rejoindre, chaque année, les Etats-Unis.
Depuis 1990, le nombre d’immigrés africains aux Etats-Unis ne cesse d’augmenter. En 2013, ils étaient 1,8 million, soit 41% de plus qu’en 2000. Les migrants africains s’installent plus fréquemment dans le sud (38%) et le nord-est (27%) des Etats-Unis, beaucoup moins dans l’Ouest et le Midwest. Les Etats qui accueillent le plus grand nombre d’immigrés africains sont New York, la Californie, le Texas, le Maryland et le New Jersey.