Discours d’experts : Qand le monde académique s’allie au monde professionnel

Initié par la Plateforme des jeunes de la Faculté des lettres et des sciences humaines Aïn Chock en partenariat avec l’Association for Morocco

Insertion, entrepreneuriat et engagement citoyen :  Ce cycle de conférences marque le démarrage d’une nouvelle série de rencontres sous la présidence de l’Université Hassan II et ce dans l’optique de construire une compréhension enrichie des transformations qui s’opèrent au sein de la société marocaine.

La vie scientifique de l’université Hassan II de Casablanca s’enrichit d’un nouveau chapitre. Un nouveau cycle de conférences a été inauguré mardi par l’Université en vue de rapprocher le monde académique du monde professionnel. Baptisé «Discours d’experts», cet événement initié par la Plateforme des jeunes de la Faculté des lettres et des sciences humaines Aïn Chock (FLSHAC) de l’Université Hassan II de Casablanca (UH2C) en partenariat avec l’Association for Morocco et le département des enseignements transversaux, vient répondre aux divers questionnements du monde socioprofessionnel en reliant les chercheurs multidisciplinaires des sciences humaines et sociales. «Ce cycle de conférences marque le démarrage d’une nouvelle série de rencontres et ce dans l’optique de construire ensemble une compréhension enrichie des transformations qui s’opèrent au sein de notre société», assure dans ce sens Anass Kettani, vice-président des affaires académiques et estudiantines à l’Université Hassan II -Casablanca. Pour sa part, Abdelilah Braksa, doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines Ain Chock, a indiqué que «cet événement s’inscrit pleinement dans la vision du Nouveau modèle de développement de notre pays notamment sous le volet portant sur la valorisation du capital humain». Un pilier qui, selon M. Braksa, appelle à une mobilisation collective de tous les acteurs institutionnels, société civile et secteur privé. « L’organisation de ces rencontres illustre parfaitement cette convergence des efforts. Elle constitue un moment fort de réflexion et d’échanges des leviers de développement local en particulier à travers l’insertion, l’entrepreneuriat et l’engagement citoyen des jeunes», souligne le Doyen.

Ces thématiques sont en effet des axes prioritaires de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) et dont les efforts ont porté leurs fruits sur l’ensemble du territoire.

Pour cette première édition de «Discours d’experts», le choix s’est porté sur la triade langue, médias et intelligence artificielle. L’occasion étant d’identifier les défis de la transition numérique qui s’opère et d’en explorer les perspectives. « En effet, ce rendez-vous s’inscrit en harmonie avec les dispositions du mémorandum d’orientation émis par la Coordination nationale du développement humain, qui insiste sur la nécessité d’accorder une importance capitale à la transformation numérique, inscrite dans le cadre de la stratégie Maroc Digital 2030», indique Hind Hanine, cheffe de la division de l’action sociale à la préfecture d’arrondissements d’Aïn Chock. Et de poursuivre: «Il est évident pour tous que les domaines scientifiques et professionnels sont de plus en plus interconnectés, ce qui se reflète dans cette manifestation. Cette édition traduit l’interaction croissante entre la langue, les médias et l’intelligence artificielle. Une interaction qui ne manquera pas de soulever de nombreux défis ainsi que de nouvelles perspectives professionnelles ». Du côté du monde associatif, Yassine Errikh, président de For Morocco, assure que «cet événement illustre l’engagement de l’association pour un Maroc tourné vers l’avenir, ancré dans le savoir, la jeunesse et l’innovation». Et d’ajouter qu’«à travers cette initiative, For Morocco réaffirme sa volonté de favoriser les synergies entre les mondes académique, professionnel et associatif, au service d’une jeunesse marocaine éclairée et actrice du changement».

En choisissant de croiser les regards sur la langue, vecteur clé du contenu médiatique, les médias et l’intelligence artificielle, l’université Hassan II ambitionne de construire une pensée critique, adaptée aux enjeux contemporains. Dans son intervention, Hassan Habibi, directeur du laboratoire de recherche LEMèRAGE, coordonnateur du Master journalisme culturel, a engagé la réflexion autour de la relation «tumultueuse» entre le langage humain et celui de l’intelligence artificielle. «Cette corrélation nous pousse à réfléchir aux postulats du théoricien Noam Chomsky qui définit la créativité en tant qu’élément qui distingue entre l’humain et la machine. Pour ce philosophe la langue est une articulation entre deux domaines, à savoir la compétence et la performance. La question que nous posons dans ce contexte est qui fait vraiment preuve de créativité?», peut-on relever du Professeur Habibi. Et de préciser: «Est-ce une simple opération mécanique ou un acte porteur de sens ? C’est là où le débat entre le système génératif propre à l’intelligence artificielle et le système génératif proposé par Noam Chomsky s’impose». En effet, l’interaction entre la langue, les médias et l’intelligence artificielle change aujourd’hui les paradigmes du monde de l’information. Plusieurs défis émergent de cette transition numérique, notamment la manière dont la variable linguistique change dans un environnement médiatique en constante évolution. A cet égard, linguistes, professionnels de la sphère médiatique et étudiants ont débattu des enjeux des pratiques numériques modernes dans ces deux champs de compétence. Les échanges ont permis de mettre en relief le pouvoir de la langue dans la création de la valeur mettant ainsi l’accent sur la manière dont les nouvelles technologies impactent la pratique médiatique.