Société

Dossier : Cadrage : Traumatisme

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Depuis quelques années, le nombre d’enlèvements internationaux d’enfants augmente. Ce type d’enlèvement se produit généralement lorsque l’un des deux parents s’est vu refuser la garde de son enfant ou qu’il a peur de la perdre. Il réagit alors en emmenant celui-ci dans un autre pays. Ce geste a pour but, d’une part, de priver l’autre parent de l’exercice de son droit de garde ou de visite et, d’autre part, de tenter d’obtenir la garde de son enfant dans un pays étranger.
L’enlèvement d’enfant est constitué, dès lors que l’un des deux parents (le parent rapteur) disparaît du domicile commun du couple en déplaçant illicitement (sans décision de justice) les enfants, contre le gré et généralement à l’insu du parent-victime. Un enlèvement est toujours perpétré par l’un des deux parents ou à l’initiative de ce dernier par une personne tierce (membre de la famille, détective).
Si le parent-victime ne réagit pas énergiquement et rapidement, il fera de ses enfants des demi-orphelins, qui ne reverront plus leur parent, et leurs grands-parents pendant des années, voire plus jamais.
Les enfants victimes d’enlèvement sont arrachés brutalement à leur environnement habituel. Contraints malgré eux de rompre instantanément tous les rapports sociaux qu’ils ont bâtis progressivement avec le parent-victime, les amis, les grands-parents, etc; ils vivent cette perte brutale de repères sécurisants, comme un choc traumatique profond.
Certaines études américaines comme le modèle PAS (Parental Alienation Syndrom) attribuent à l’enlèvement de l’enfant les mêmes conséquences dévastatrices que celles du viol physique.
Les séquelles du viol physique sont identifiables, relativement bien connues et réprimées pénalement. Les séquelles de l’enlèvement, quant à elles, sont plus perverses. Elles sont difficilement quantifiables et mal connues. Le parent rapteur n’est pas systématiquement poursuivi, bien au contraire, il est souvent protégé. De plus l’enfant peut se retourner quelques mois plus tard contre le parent-victime, qui n’arrive pas à rétablir l’équilibre qu’il connaissait auparavant et faire du parent-victime, le parent coupable. Son entourage le rend responsable de sa situation, lui reprochant d’avoir fréquenté un partenaire étranger. La pire des situations est celle vécue par tout parent-victime d’un enlèvement d’enfant. Plus grave qu’une perte d’un enfant dans un accident ou un naufrage. Ils savent que les enfants sont en vie, mais ne peuvent jamais entrer en contact avec eux ou les revoir. Le seul conseil qu’on leur donne est de recourir aux services d’un avocat. Rarement justice leur est rendue, à eux victimes de la situation. Car, si justice est prononcée en leur faveur, comment la faire appliquer ? Comment se fier aux choses qui ne peuvent pas arriver, car c’est justement celles-là qui arrivent. Un vrai calvaire, aujourd’hui.

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