Au-delà de toute propagande, communication ciblée ou volonté de manipuler, le contact direct fait fondre les réticences et les idées reçues. C’est justement l’approche adoptée par les représentants de la société civile sahraouie afin d’attirer, chaque fois que c’est possible, l’attention de la communauté internationale sur les violations des droits de centaines de Marocains, détenus dans des camps à Tindouf, au sud de l’Algérie. Il faut dire que les ONG marocaines occupent depuis un moment les tribunes où elles peuvent exprimer leurs préoccupations dans le domaine des droits de l’Homme. En fait, le rôle de ces dernières est beaucoup plus important que celui des instances gouvernementales. Les associations marocaines qui se rendent à l’étranger sont composées de Sahraouis, anciens hauts responsables dans les rangs du polisario ayant rallié la mère-patrie. La délégation associative compte également parmi ses membres des déportés et des victimes des exactions algéro-polisariennes. Ainsi, face à l’assistance, le discours se veut sincère, et surtout direct. « Note approche vise la sensibilisation des ONGs internationales sur le véritable visage du polisario, celui de machine à tuer », déclarait à ALM Dahi Aguai, président de l’Association des victimes des violations de droits de l’Homme au polisario (ASVIPO).
D’autres acteurs associatifs n’hésitent pas à monter au créneau pour participer à ces opérations de sensibilisation à l’International. C’est le cas de l’association PASVERTI, dont le président, El Houcine Baida. La délégation des ONGs marocaines est également composée de Mustapha Bouh Barazani et Bouchaâb Yahdih.
Deux personnalités qui ont vécu le polisario de l’intérieur puisqu’ils étaient, respectivement, ex-membre du bureau politique du polisario, et ex-représentant du polisario à Paris. La délégation marocaine compte aussi, parmi ses membres, deux femmes. Keltoum Khayati, ralliée, ex-responsable de l’Association des femmes du polisario et Saâdani Maoulainine, sociologue, ex-déportée à Cuba. En plus de l’ASVIPO et de PASVERTI, cette importante délégation marocaine est composée de plusieurs associations oeuvrant pour la marocanité du Sahara, notamment, Al-Massira et l’Avenir, ARRAI, l’ADESETI et Al Amal.
Les représentants de la société civile sahraouie comptent déjà à leur actif d’être à l’origine du rapport de la Fondation France-Libertés, jadis, un défenseur acharné du polisario.
En marge des travaux de la 59ème session de la commission des droits de l’homme, qui s’est tenue en 2003, des militants marocains, tous originaires du Sahara, ont rencontré des responsables de la Fondation et lui ont expliqué la réalité du polisario. Une rencontre qui a donné ses fruits, puisque trois mois plus tard, le rapport de la Fondation sort et porte un sacré coup à la propagande polisarienne.