Société

Double épreuve

Il est malheureux d’être pris entre deux sentiments contradictoires quand on est confronté à un dilemme cornélien. Deux émotions qui déchirent le coeur de Fatiha, 29 ans. Elle ne sait pas si elle doit rire ou pleurer. Elle est, actuellement, la proie d’un destin capricieux… Fatiha attend son fiancé qui séjourne en Italie. Ils attendent les vacances pour célébrer la plus belle nuit de la vie d’une femme ; la nuit de noces. Elle se prépare avec joie. Elle n’hésite pas à courir les souks, les marchés et les galeries marchandes pour y acquérir bijoux en or, effets vestimentaires, appareils électroménagers, tapis, draps… des achats qu’elle entrepose dans son futur foyer ; un appartement situé au boulevard Mohamed Ben Abdellah, à Casablanca, et appartenant à son futur mari. Elle ne manque jamais d’aviser, par téléphone, son fiancé pour l’informer sur ses achats.
Pour rester heureuse, elle fait tout son possible pour ne pas penser à sa souffrance quotidienne, à cette maladie qui la ronge. Car Fatiha est cardiaque et cela la rend triste jusqu’à en pleurer parfois. Et c’est sa mère qui la console. «…C’est ton destin ma fille. Ne pleure pas et tu seras Inchallah debout en bonne santé, ta main dans celle de ton fiancé…Ne pleure pas ma fille, ne pleure pas…Tout va bien se passer». Mais Fatiha reste parfois à envisager le pire. Elle se prépare pour aller à l’hôpital Avicenne, à Rabat, pour subir une opération chirurgicale. Son fiancé lui téléphone, de temps en temps, pour la calmer, lui exprimer son amour. Le jour J arrive.
Avant d’emballer ses affaires pour aller à l’hôpital, elle appelle son frère, l’aîné : «…Prends la clé de l’appartement et garde-la chez toi… Vas-y de temps à autre pour y jeter un coup d’oeil. Si tout se passe bien, tu me la rendras, et si je meurs, donne-la à mon fiancé, lui dit-elle les larmes aux yeux. Son frère aîné ne peut retenir ses larmes. Fatiha a un deuxième frère, le benjamin Mustapha, vingt-sept ans. Il ne s’intéresse à rien, ni à sa famille, ni à lui-même. Ce qui lui importe c’est sa dose quotidienne de drogue, toute sorte de drogue, haschisch, comprimés psychotropes, vin rouge, maâjoune…Quand il apprend que sa soeur est alitée à l’hôpital de Rabat, il s’est dit : «…C’est l’occasion…».
Pour la drogue, il est prêt à faire n’importe quoi et à n’importe qui. «Cambrioler l’appartement de ma soeur, pourquoi pas ?», se dit-il. Et de passer à l’action. Il appelle un serrurier, l’accompagne à l’appartement, lui demande de lui ouvrir la porte. «…J’ai perdu la clé dans des circonstances indéterminées…Je ne sais pas ou je l’ai perdue…», affirme-t-il au serrurier. Ce dernier est convaincu, lui ouvre la porte, reçoit 50 dirhams et s’en va. Mustapha entre, s’empare d’un appareil de télévision, d’un magnétoscope, de vêtements, d’une gourmette et d’une bague en or. Puis il quitte les lieux. Il liquide son butin, empoche l’argent et s’en va à Agadir.
Il y passe une bonne semaine et rebrousse chemin, non pas chez lui mais vers l’appartement de sa soeur. Il avait l’intention de s’emparer du reste de l’ameublement. Mais les voisins avaient avisé la police. Mustapha est mis hors d’état de nuire. Fatiha a été informée. Mais elle n’a rien dit, elle sait qu’un malheur n’arrive jamais seul. Elle s’est contentée de lever les yeux au ciel et prier Dieu de lui donner la force de supporter.

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