Mesures
Sur la base des conclusions des concertations locales, régionales et nationales autour de l’amélioration de l’école publique et en s’appuyant sur les résultats de la recherche scientifique dans le domaine de l’éducation, notamment en matière d’approches pédagogiques modernes ayant démontré leur efficacité dans l’acquisition des apprentissages fondamentaux et dans l’accompagnement éducatif, le ministère de l’éducation nationale, du préscolaire et des sports a lancé un projet réformateur intégré dans les écoles primaires, baptisé «Ecoles pionnières». Ce projet constitue un cadre méthodologique opérationnel pour la mise en œuvre des projets de la feuille de route (2022-2026) dans les établissements publics du primaire.
Ce programme repose sur l’adoption d’un ensemble de mesures visant à offrir les conditions optimales pour un travail d’équipe pédagogique qualifié, s’appuyant sur les approches les plus efficaces et les outils technologiques modernes. L’objectif est d’atteindre les finalités fixées par le projet d’établissement intégré, tout en assurant un encadrement rapproché et un accompagnement continu des différentes opérations liées au projet des écoles pionnières.
Objectifs du projet
Les principaux objectifs consistent à mettre en œuvre progressivement la feuille de route de la réforme éducative (2022-2026), en se concentrant sur ses trois axes, à expérimenter et opérationnaliser les projets de réforme dans une dynamique intégrée permettant d’améliorer la qualité des apprentissages, à adopter une approche participative pour bâtir un modèle performant d’établissement public répondant aux attentes des élèves, de leurs familles, des enseignants et des partenaires, ainsi qu’à renforcer les compétences professionnelles des enseignants par des formations certifiantes de qualité, alliant théorie et pratique.
Mise en œuvre dans la région Béni Mellal-Khénifra
Au niveau de l’Académie de Béni Mellal-Khénifra, le projet a été lancé durant l’année scolaire 2023-2024, à titre expérimental, dans 41 écoles primaires publiques en milieu urbain, semi-urbain et rural. Il a bénéficié à 18.000 élèves grâce à la mobilisation de 730 enseignants volontaires, encadrés par neuf inspecteurs pédagogiques.
Les évaluations internes conduites par les enseignants et les inspecteurs, ainsi que les évaluations externes réalisées par l’Observatoire national du développement humain et le Laboratoire marocain pour l’innovation et l’évaluation en partenariat avec l’Université Mohammed VI Polytechnique, ont révélé une nette amélioration du niveau des apprentissages des élèves. Cette progression s’explique par le travail collaboratif des équipes pédagogiques et administratives, ainsi que par l’engagement des acteurs impliqués.
Fort de ces résultats positifs, le ministère a élargi progressivement le dispositif. Dans la région Béni Mellal-Khénifra, le nombre d’écoles concernées est passé de 41 en 2023-2024 à 132 en 2024-2025, pour atteindre 252 établissements en 2025-2026, soit 40% des écoles primaires. L’objectif est la généralisation d’ici 2027-2028. Parallèlement, une expérimentation a été lancée au niveau des collèges : dix établissements en 2024-2025, cinquante en 2025-2026, avec une généralisation prévue pour 2028-2029.
Approches pédagogiques adoptées dans les écoles pionnières
Trois approches pédagogiques principales structurent la mise en œuvre du projet :
La première repose sur les activités de soutien scolaire selon l’approche d’enseignement au niveau approprié. Ce soutien se fait à la fois dans le temps scolaire et en dehors de celui-ci, selon les besoins. Mis en place en arabe, en français et en mathématiques, il vise à améliorer la qualité des apprentissages, réduire les difficultés et garantir l’égalité des chances entre les élèves.
La deuxième approche, à dimension préventive, s’appuie sur la généralisation des pratiques pédagogiques efficaces au moment de l’acquisition des ressources, à travers la méthodologie de l’enseignement explicite et l’utilisation de ressources numériques, avec un suivi régulier du degré de maîtrise des apprentissages.
La troisième approche, de nature organisationnelle, repose sur l’enseignement par spécialité, permettant d’optimiser le temps d’apprentissage et de valoriser les compétences des enseignants.
Formation certifiante des enseignants
Les enseignants bénéficient de formations théoriques et pratiques portant sur les approches pédagogiques animées par des inspecteurs certifiés. Ces formations sont sanctionnées par une attestation et accompagnées de guides pratiques pour chaque discipline, proposant des activités interactives et des stratégies innovantes. Des outils spécifiques et des simulations sont mis en place afin de renforcer les capacités des enseignants et d’améliorer leurs pratiques pédagogiques, avec un suivi continu assuré par les inspecteurs.
Ressources matérielles et financières
Les écoles pionnières bénéficient d’un soutien matériel et financier particulier. Outre les dotations générales, une subvention annuelle de 50.000 dirhams est accordée aux écoles primaires et 100 000 dirhams aux collèges afin de financer leurs projets éducatifs.
Ces établissements sont équipés de ressources numériques (ordinateurs, projecteurs, tableaux magnétiques, coins de lecture, etc.) et bénéficient de travaux d’aménagement pour améliorer les infrastructures et renforcer l’attractivité des écoles. Chaque établissement élabore un projet pédagogique reposant sur trois priorités : la qualité des apprentissages, la réduction du décrochage scolaire et le développement des activités parascolaires. L’un des principaux défis du ministère est aujourd’hui de généraliser ce modèle ambitieux dans les plus brefs délais, afin d’assurer l’égalité des chances et de permettre aux élèves de bénéficier pleinement de cette transformation pédagogique et matérielle déjà visible dans les écoles pionnières.













