Société

Education nationale: Belmokhtar fait son propre diagnostic

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«On ne peut réformer l’école marocaine et édifier un véritable projet éducatif sans définir le Maroc de demain vers lequel on tend tous». Ce constat a été formulé par les 101.785 acteurs éducatifs qui ont pris part aux concertations autour de l’école marocaine, organisées du 28 avril à la mi-juillet 2014 par le ministère de l’éducation nationale, de la formation professionnelle et dont les résultats on été rendu publics, sur le site internet du ministère, le 2 octobre 2014.

«L’improvisation et la précipitation dans les réformes éducatives sont les conséquences de ce manque de vision claire du projet éducatif escompté». Pour les participants à ces concertations, cette absence de cap a ouvert la voie à la logique de rupture entre les différentes  réformes qui se sont succédé. Les intervenants à ces rencontres dont 67,88% sont des enseignants et 7% des élèves, ont formulé les orientations de réformes.

Dans ce sens, ils ont appelé à «ne pas immiscer l’école dans les conflits partisans, syndicaux et idéologiques et la considérer comme un domaine de souveraineté loin de toute surenchère politicienne». Pour eux, il faut se baser sur les références essentielles pour la réforme en s’inspirant des valeurs et principes du patrimoine islamique, de la Constitution 2011 et des discours du Souverain et la charte nationale de l’éducation.

Les rapports des concertations n’ont pas manqué de relever le faible  rendement de l’école marocaine au vu des attentes de la société :  «Un rendement de plus en plus modeste ne produisant pas la réussite et qui confine l’école à la production de citoyens frustrés et  passifs». En plus de cela, la problématique de la qualité de l’enseignement et de la vie scolaire pousse  les parents à chercher d’autres voies pour garantir l’excellence de l’éducation à leurs enfants, relève-t-on.

Par ailleurs ce rapport contient plusieurs propositions des acteurs: réduire les disparités entre l’école publique et celle privée; se concentrer sur les compétences essentielles de l’enseignement primaire; renfoncer les côtés psychologique, mental, sanitaire et intellectuel des apprenants, interdire les heures supplémentaires et les remplacer par des cours de soutien scolaire et gratuits pour tous les niveaux.

Autant d’attentes exprimées en vue d’améliorer la situation actuelle de l’école marocaine et d’identifier les priorités d’un nouveau projet éducatif, à court, moyen et long termes. La problématique de la méthodologie et des programmes scolaires a également été évoquée dans ces rapports. Dans ce sens, on a relevé  les inconvénients de la multiplicité des manuels scolaires, «une mesure marquée par l’anarchie au niveau de la gestion de la distribution aux dépens de la portée pédagogique et du pouvoir d’achat des familles».

Au niveau des contenus,  les intervenants ont soulevé un point important. Il s’agit du grand nombre de matières, la charge énorme des manuels aussi bien vis-à-vis des instituteurs que des élèves, ainsi que le fait que la quantité soit plus privilégiée que la qualité, ceci sans parler du contenu qui n’est pas en adéquation avec la réalité de l’apprenant et ses besoins.

Dans ce sens, le rapport préconise de revoir la question de la multiplicité du manuel scolaire et revenir à un seul manuel tout en diversifiant les approches pédagogiques. Il est également question de réviser les méthodes et programmes afin de les adapter aux besoins de l’environnement économique, social et culturel des établissements scolaires.

Augmenter le nombre des responsables d’orientation

Augmenter le nombre des responsables d’orientation, mettre en place des programmes de formation continue en faveur des enseignants, ce sont entre autres les propositions formulées lors des concertations autour de l’école organisées du 28 avril à la mi-juillet 2014 par le ministère de l’éducation nationale. L’intégration de la formation professionnelle dans l’école et l’ouverture de formations professionnelles  en faveur des élèves  en difficulté, la création de lycées professionnels et l’instauration  des baccalauréats professionnels figurent parmi les recommandations consacrées au renforcement de l’offre de formation professionnelle dans l’école. L’enseignement préscolaire et encore la généralisation du programme «Tayssir» ont aussi été soulevés.
Dans ce sens, il a été appelé à la mise  en place d’une stratégie nationale pour l’enseignement préscolaire, pour son unification et sa généralisation. La généralisation du programme «Tayssir» pour le soutien financier direct  en faveur de couches défavorisées et l‘augmentation de la valeur de ce soutien ont vivement été souhaitées lors de ses concertations qui ont fait l’objet de quatre rapports rendus publics sur le site du ministère.

Sécurité autour de l’école : Il faut plus de présence de la police

Après un diagnostic de la réalité de l’école marocaine, les concertations organisées du 28 avril à la mi-juillet 2014 par le ministère de l’éducation ont permis d’élaborer des recommandations et des solutions ayant trait à l’offre scolaire et pédagogique, aux ressources humaines et à la gouvernance… Les 100.000 participants ont ainsi appelé à développer des mesures pour prémunir l’école aux niveaux spirituel, religieux et moral et de mettre en avant la recherche scientifique, comme levier pour la réussite du système éducatif et en tant que locomotive de développement.

La problématique de la langue d’enseignement a aussi eu la part belle dans ce rapport. A ce sujet, les auteurs du rapport proposent l’ouverture d’un dialogue national autour de la langue d’enseignement et la mise en place d’une politique linguistique claire, ainsi que l’adoption d’une seule langue d’enseignement ( soit l’arabe, soit le français). Autre point et non des moindres, la vie scolaire. Selon le résumé du rapport national autour de l’école, l’amélioration de la vie scolaire passe par la réduction de l’emploi de temps de l’école primaire, et la consolidation de l’offre en activités parascolaires. Il est également question de combattre le phénomène de la violence scolaire. Il s’agit ainsi de mettre en place des centres d’écoute contre la violence à l’école et de renforcer la sécurité aux alentours des établissements à travers plus de présence des forces de l’ordre.

 

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