Société

El Amine Boukhoubza : «Le commerce du sexe est devenu monnaie courante»

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ALM : Que pensez-vous de la fatwa lancée contre la série turque «Noor» ?
El Amine Boukhoubza : Cette fatwa est pratiquement liée et vient consolider celle faite par le Conseil supérieur des fatwa en Arabie Saoudite.
Le rejet d’une émission pareille à travers une fatwa n’atteindra jamais l’objectif escompté. C’est le vide au niveau des créations télévisées qui poussent les gens à suivre  ce genre de séries. Nous devons offrir au public des productions qui mettent en scène des problématiques qui touchent de près notre société. Concernant les séries turques à l’image de «Noor», elles créent au sein des sociétés arabo-musulmanes conservatrices, une sorte de confusion et de déstabilisation. Elles véhiculent des valeurs qui se contredisent avec les nôtres, en ce qui concerne par exemple la liberté extravagante des rapports sexuels entre hommes et femmes hors du lien sacré du mariage. Ces séries poussent les jeunes à ne plus avoir de respect pour les valeurs de notre religion, font fi aux valeurs morales,  coutumes et traditions. Ces séries offrent au public un monde de rêve destructif et destructeur. Toutes les femmes rêvent d’une vie comme celle de Noor.

Vous parliez de ce rapport entre la mondialisation et des séries comme celles de « Noor ».
Ce sont en effet les nombreuses composantes  négatives de la mondialisation qui minimisent les relations entre hommes et femmes, qui banalisent le problème de l’infidélité, de l’homosexualité. La mondialisation impose le modèle occidental au niveau des comportements socio-culturels à tous les pays et ce par le biais de ce qu’on appelle «Attatbiâ» où tout devient normal et naturel. N’oublions pas qu’aujourd’hui, le commerce du sexe et des corps est devenu monnaie courante dans le monde occidental. Il n’y a qu’à aller sur Internet et voir la multiplicité des réseaux ayant trait à ce problème.

Nombreux sont les spectateurs arabes qui déclarent suivre  la série «Noor», car selon eux, cette série réussit à combler le vide affectueux dont souffre la majorité des familles arabes. Qu’en pensez-
vous ?
Je ne pense pas que dans le monde arabo-musulman, les gens souffrent d’une vide affectif. Notre religion est basée sur la fraternité, l’affection, l’entraide, la clémence. C’est uniquement par pudeur que nous n’exprimons souvent pas à ceux que nous aimons, nos mères, nos épouses, nos enfants, nos profonds sentiments.

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