Société

El Khomsi : « Je marche pour la paix »

© D.R


ALM : Comment vous est venue l’idée de faire Madrid-Casablanca à pied?
Rachid El Khomsi : En fait, et après les sanglants attentats de Madrid, j’ai remarqué comment les Espagnols de Toulouse ont réagi face à cet événement. Il faut dire que je suis fonctionnaire à l’Université de Toulouse le Mirail dans le département de l’espagnol, c’est pour cela que j’ai suivi de très près la réaction des Espagnols après les attaques terroristes qui ont frappé, le 11 mars, la gare d’Atocha à Madrid. Contrairement à nous, Marocains résidents à l’étranger, presque aucune manifestation n’a été organisée suite aux attentas du 16 mai. C’est donc à partir de cette constatation que j’ai eu cette idée, « Les pas de la paix », pour exprimer mon point de vue sur le terrorisme. C’est ma manière de se révolter, de dire que ce genre de pratiques n’est nullement dans nos traditions et que l’intégrisme n’est pas dans notre culture. 

Vous avez parcouru 1100 Km en 66 jours de marche. Comment vous êtes-vous préparé à cette aventure ?
Avant de mettre le cap en direction du Maroc, j’avais bien étudié les différentes étapes de mon voyage. D’abord, c’était une simple équation mathématique, car il fallait bien faire coïncider le jour de l’arrivée avec le 16 mai à la «Casa d’Espana », et ce en prenant en considération la date du départ, le 11 mars à la gare d’Atocha. C’est l’objectif d’ailleurs de l’opération, «Les pas de la paix ». Je suis donc arrivé à relever ce défi en parcourant, à pied, une moyenne de 17 kilomètres par jour. Il faut noter que j’étais soutenu  par l’Agence internationale d’économie sociale et solidaire (AIES) et l’association «Amitié Maroc-Québec ». En Espagne, à chaque fois que je traversais, une mairie, un village…j’étais très bien accueilli par les populations. Lors de mon passage dans ce pays, j’ai arboré un article concernant « Les pas de la paix » publié dans la presse espagnole avec une photo de moi. Et ce d’abord, parce que je ne connais que quelques mots de la langue espagnole et ensuite pour éviter qu’on me demande à chaque fois les raisons de cette opération.

Qu’en est-il de votre arrivée au Maroc ?
En comparaison avec l’étape de l’Espagne,  j’ai l’impression que «Les pas de la paix » n’ont pas eu la même réception. A titre d’exemple, au niveau de la médiatisation de cet événement, mon passage en Espagne a été suivi de très près par de différents moyens de presse le long des kilomètres que j’ai parcouru dans ce pays. Au Maroc, contrairement à mes attentes, cette opération  n’a pas eu assez d’attention. En plus de cela, aucun soutien ou aide ne m’ont été proposé comme c’était le cas en Espagne.  

« Les pas de la paix » a également une mission d’information. De quoi s’agit-il exactement ?
J’avais deux messages à faire passer aux personnes que j’ai rencontrées lors de mon voyage. En Espagne, il s’agissait essentiellement d’une action d’explication : le terrorisme est étranger à la culture marocaine. Pour le Maroc, c’était une sorte de campagne de sensibilisation contre les dangers de l’intégrisme. J’ai fait 1100 kilomètres à pied pour exhorter les gens à une cohabitation pacifique.

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