L’électrification des villages de la région de Fès-Boulemane serait de 74 % et dépasserait la moyenne nationale (70 %) en 2004, a affirmé Ahmed Zibaoui, directeur régional de l’Office national d’électricité.
Dans un entretien accordé à la MAP, le responsable a expliqué au préalable les techniques adoptées par son département dans le cadre des différents programmes approuvés par le gouvernement et a donné un aperçu sur les réalisations avancées dans la wilaya de Fès. Rappelant d’abord qu’il existe au Maroc quelque 33 villages devant être alimentés totalement en électricité à l’horizon 2010, M. Zibaoui a précisé que l’électrification du monde rural est un des vecteurs essentiels du développement et de lutte contre le fléau de l’exode rural. Il a toutefois relevé les limites du premier programme national d’électrification rurale lancé entre 1977 et 1995, lesquelles limites ont incité à l’adoption de nouvelles stratégies plus ambitieuses et performantes en 1996, à savoir « le programme d’électrification globale » (PERG). Si auparavant le premier programme national d’électrification rurale (PERN) a permis dans ses deux tranches de satisfaire, entre 1980 et 1995, les besoins de 194.000 foyers dans 887 villages pour un montant de 2020 millions de dirhams, ce dernier contenaient des limites, a dit M. Zibaoui. Jugé trop lent par les responsables concernés, le PERN a conduit à la création du PERG en 1995.
Ce programme ambitieux, constitué en trois tranches, avait pour innovation de faire participer l’ONE à raison de 55 % du montant global, les collectivités locales et les ménages concernés, à raison de 2.085 de dirhams par foyer ou 40 dirhams par mois et par foyers sur une période de 7 ans. L’objectif de ce programme, a estimé M. Zibaoui, dont l’idéal serait de parvenir à électrifier 1.500 villages annuellement, est de couvrir à l’horizon 2010, environ 80 % des besoins en électricité des populations rurales. S’agissant de la wilaya de Fès, le responsable a mentionné des communes démunies qui n’arrivent pas à honorer leurs engagements eu égard au taux de couverture en électricité dans l’ensemble des trois préfectures de la wilaya qui dépasserait la moyenne nationale.
Dans la préfecture de Zouagha Moulay Yaacoub, le taux a atteint 58 % et qu’en 2004 la moyenne nationale sera dépassée. A Fès-Médina, il est de plus de 70 % et à Fès Jdid Dar Dbibegh, il est de l’ordre de 75 % alors que dans l’ensemble de la région de Fès- Boulemane il serait de plus de 78 % en 2004, a-t-il précisé. Malgré les difficultés d’aboutissement causées par un montant de règlement exorbitant, M. Zibaoui se montre optimiste car comparant les deux programmes « PERN » et PERG, il a signalé, que le pré-PERG n’a pu couvrir les besoins en 1996 de 470 foyers des 5 villages situés dans deux communes de la préfecture de Zouagha Moulay Yaacoub. Le «PERG/1» a couvert 982 foyers des 22 villages et 4 communes, le «PERG/2» a satisfait les besoins des 204 foyers en dotant 4 villages dans deux communes en électricité et, le «PERG/3» prévoit donc l’électrification de 7 communes.
Dans cette troisième phase (2001/2004), le choix des villages se fait selon des critères de liquidité financière, à savoir que le coût pour le raccordement des branchements est supérieur ou égal à 14.000 dirhams. Dans cet esprit, 9 communes, soit 93 villages et 3.865 foyers seront les bénéficiaires du «PERG/3».
Malheureusement, déplore le responsable, le règlement de l’échéancier estimé à 1.767.500 dirhams, soit 8.832.500 dirhams sur 5 ans tarde à se faire alors que 30 % des travaux de raccordement sont déjà réalisés. La préfecture de Fès-médina, pour sa part, a déjà bénéficié du « PERG3 », soit 585 foyers de 13 villages alors qu’à Fès-Jdid Dar Dbibegh, 4 villages et 92 foyers de la commune de Oulad Tayeb sont retenus pour la prochaine phase.
Par voie de conséquence, conclut le responsable, l’aboutissement des réalisations prévues par le « PERG » dépend en partie de la richesse des communes.
• Schahrazade Alaoui (MAP)