Selon le dernier rapport de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri) qui vient d’être publié, les dépenses militaires du Maroc ont atteint 5,5 milliards de dollars. Le Maroc et l’Algérie représentent à eux seuls 90% des dépenses militaires nord-africaines.
Les détails.
L’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri) a publié son rapport sur les dépenses militaires mondiales. Elles ont atteint 2.718 milliards de dollars en 2024, soit une augmentation de 9,4 % par rapport à 2023. Selon l’Institut, il s’agit de la plus forte hausse annuelle jamais enregistrée depuis au moins la fin de la guerre froide. Après deux baisses annuelles consécutives, le Maroc a augmenté ses dépenses militaires de 2,6 % en 2024, pour atteindre 5,5 milliards de dollars. Cette augmentation est principalement due à la hausse des dépenses de personnel. Dans son rapport, le Sipri relève que les dépenses militaires en Afrique du Nord ont atteint 30,2 milliards de dollars en 2024, soit une hausse de 8,8 par rapport à 2023 et de 43% par rapport à 2015. Notons que le Maroc et l’Algérie représentent à eux seuls 90% des dépenses militaires nord-africaines. Alimentées par les revenus des hydrocarbures, les dépenses de l’Algérie ont augmenté de 12 % pour atteindre 21,8 milliards de dollars en 2024. Signalons que les dépenses militaires en Afrique ont atteint 52,1 milliards de dollars en 2024, soit une augmentation de 3 % par rapport à 2023 et de 11 % par rapport à 2015.
Au niveau mondial, les Etats-Unis restent le plus grand dépensier. En effet, ses dépenses militaires ont augmenté de 5,7 % pour atteindre 997 milliards de dollars, soit 66% des dépenses totales de l’OTAN et 37 % des dépenses militaires mondiales en 2024. Une part importante du budget américain est consacrée à la modernisation des capacités militaires et de l’arsenal nucléaire afin de maintenir un avantage stratégique sur la Chine et la Russie. La Chine, deuxième plus grand dépensier militaire au monde, a augmenté ses dépenses de 7 %, pour atteindre environ 314 milliards de dollars, marquant ainsi trois décennies d’augmentations consécutives. La Chine représente 50 % de toutes les dépenses militaires en Asie-Océanie, investissant dans la modernisation continue de son armée et dans le renforcement de ses capacités en matière de cyberguerre et d’arsenal nucléaire, note l’Institut dans son rapport.
S’agissant de la Russie, le rapport indique que ses dépenses ont atteint environ 149 milliards de dollars en 2024, ce qui représente une hausse de 38 % par rapport à 2023 et le double du niveau de 2015. Cela représente 7,1 % du PIB russe et 19 % de l’ensemble des dépenses publiques russes. Quant à l’Ukraine, ses dépenses ont augmenté de 2,9 % pour atteindre 64,7 milliards de dollars, soit l’équivalent de 43 % des dépenses de la Russie. Avec 34 % du PIB, l’Ukraine enregistrait le fardeau militaire le plus lourd de tous les pays en 2024. Par ailleurs, les dépenses militaires au Moyen-Orient s’élèvent à environ 243 milliards de dollars en 2024, soit une augmentation de 15 % par rapport à 2023 et de 19 % par rapport à 2015.
L’Arabie Saoudite est le plus grand dépensier du Moyen-Orient en 2024 et le septième au monde. Ses dépenses militaires ont connu une modeste augmentation de 1,5%, atteignant environ 80,3 milliards de dollars, mais toujours inférieures de 20 % à celles de 2015, année où les revenus pétroliers du pays avaient atteint leur pic. Quant aux dépenses militaires d’Israël, celles-ci ont bondi de 65 % pour atteindre 46,5 milliards de dollars en 2024. Selon l’Institut, il s’agit de la plus forte augmentation annuelle depuis la guerre des Six Jours en 1967.
Rappelons que les dépenses militaires incluent toutes les dépenses publiques pour les forces armées et les activités militaires, y compris les salaires et les avantages sociaux, les frais de fonctionnement, les achats de matériel militaire et d’armes, les infrastructures militaires, la recherche et développement, l’administration centrale, le commandement et le soutien.