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En épidémiologie, il n’y a pas un seul pic, mais la plus grosse vague est derrière nous

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Entretien avec Pr Mohamed El Youbi, directeur de l’épidémiologie et de la lutte contre les maladies au ministère de la santé

Dans notre modèle qui comprend plusieurs paramètres, quand nous retranchons le paramètre «confinement», le profil de la courbe épidémio-logique est complètement différent. Oui, le confine-ment a été DETERMINANT.

Dimanche 3 mai. Il est un peu plus de 16H. Mohamed El Youbi, le directeur de l’épidémiologie au ministère de la santé, vient de finir son traditionnel point de presse du jour où il donne l’état sur la situation de la pandémie. Et justement, les chiffres de ce dimanche ne sont pas particulièrement réconfortants : 174 nouveaux cas. Sachant qu’il y a eu des journées meilleures avec des bilans moins lourds. Depuis plusieurs semaines, au rythme du point épidémiologique quotidien, la courbe des espoirs évolue en fonction des chiffres du jour. Et avec, les questionnements se multiplient. Depuis deux ou trois jours, particulièrement, une petite flambée des chiffres suscite quelques inquiétudes alors que la tendance semblait se diriger vers une accalmie quelques jours avant. Pourquoi une telle flambée? Quid du pic de l’épidémie ?…
Aujourd’hui le Maroc a pu poser ces questions et d’autres au Dr El Youbi à la sortie de son point quotidien du dimanche 3 mai qui a bien voulu y répondre. Entretien…

ALM : Il y a quelques jours seulement, les chiffres semblaient indiquer une baisse surtout après l’explosion due aux foyers. Mais ces trois derniers jours, la hausse du nombre de cas reprend. Est-ce qu’il y a d’autres foyers importants ?

Pr Mohamed El Youbi : Non il n’y a pas eu de nouveaux foyers importants comme ceux découverts il y a quelques jours à Ouarzazate ou Casablanca. Mais la hausse sensible des ces trois derniers jours est en fait le résidu de contamination de ces gros foyers.

Est-ce que le pic est derrière nous ?

Aujourd’hui au regard des éléments dont nous disposons nous pouvons dire qu’il y de fortes chances que nous ayons dépassé le pic. Mais attention, en matière d’épidémiologie où l’agent se transmet entre humains, la courbe d’évolution n’est pas une courbe à UN SEUL PIC. Dans ce type d’épidémies, il y a ce qu’on appelle des vagues successives dont généralement UNE, la première est la plus importante et la plus virulente. Nous pensons que nous avons dépassé cette grosse vague.
Le meilleur indicateur c’est le R0 qui est en train de baisser de manière continue.

Est-ce que le confinement a été réellement déterminant dans la lutte contre la pandémie ?

C’est certain. Dans notre modèle qui comprend plusieurs paramètres, quand nous retranchons le paramètre «confinement», le profil de la courbe épidémiologique est complètement différent. Oui, le confinement a été DETERMINANT.
Avec plusieurs semaines de recul, est-ce que le protocole à la chloroquine a finalement été efficace ?
En matière d’épidémiologie, il est difficile d’isoler les effets de tel ou tel composant thérapeutique. Mais ce qui est sûr c’est que depuis que nous avons commencé l’application du protocole à base de chloroquine et d’un antibiotique, le temps de séjour moyen des malades à l’hôpital s’est nettement réduit.

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