Société

Enseignement marocain dans la zone MENA : L un des derniers de la classe

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Le système éducatif national ne fait pas l’unanimité : seulement un Marocain sur deux en est satisfait et trouve que son degré d’efficacité est comparable à celui obtenu dans les pays voisins. Plus précisément, quelque 41,6% d’une population évaluée à 32,5 millions en 2012 trouvent que le mode d’apprentissage en usage au Maroc ne réalise qu’imparfaitement les objectifs de formation qui lui sont fixés.

C’est ce qu’indiquent des statistiques livrées au cours des journées sur la corruption qui se sont tenues à Rabat. La question est essentielle, car de la qualité de la formation dépend l’employabilité. Employabilité pour propension à s’insérer dans la vie active à des conditions de rendement social et de niveau de satisfaction personnelle moyen. A quelque temps de la publication des résultats définitifs des examens du baccalauréat, ces questions agitent les esprits. De même qu’elles retiennent l’attention des organisations internationales qui suivent de près la progression des pays en développement dans la réalisation des Objectifs du millénaire (OMD).

Ces institutions considèrent qu’actuellement dans la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA), l’efficacité de l’enseignement est un chemin d’accès à la compétitivité et une condition incontournable de l’instauration de la démocratie. Elles affirment, en outre, que la bonne gouvernance est affaire de niveau des connaissances qui crochent sur le réel quotidien. Ce point de vue, c’est en particulier celui du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Il en a fait cas dernièrement à Rabat. Enonçant des statistiques relatives à l’ensemble des pays arabes, il a classé le Maroc à l’antépénultième place d’une série de 17 pays de la région. Derrière lui, 2 pays seulement : la Mauritanie et le Yémen. En tête, la Palestine. Aux 11ème et 13ème rangs, l’Algérie et la Tunisie avec respectivement 66 et 55% de satisfaits. Au 15ème donc, le Maroc avec 41,6%.

A la veille de la publication des résultats des examens du baccalauréat auxquels se sont présentés 484.000 candidats, ces chiffres interpellent. Ils ne prolongent pas seulement la controverse qui divise l’opinion publique en camp des laudateurs du système éducatif et en celui des contestataires de son efficacité, ils font plus que cela : ils l’exacerbent. Dans les travées du Parlement, ils sont en effet de plus en plus nombreux ceux qui pensent qu’il est temps de se pencher sur «le tonneau des Danaïdes qu’on appelle système d’enseignement». Si par le passé, l’effort avait été plus ou moins supportable, ce n’est plus le cas aujourd’hui où la ressource se fait rare, ajoutent ces sources.

L’enseignement est en effet un des secteurs les plus budgétivores à l’heure actuelle. Bien que les allocations prévues aient baissé de 0,3% cette année, Il consomme toujours le tiers du budget de fonctionnement de l’Etat, ce qui représente un peu moins de 7% du PIB. Mais plus que l’énormité de ses emplois, c’est la faiblesse de ceux – les emplois- auxquels il donne accès qui pose problème. Au sortir des grandes écoles et surtout, après formation dans les facultés, les impétrants ne trouvent pas facilement du travail. La fourchette va de 0 à 50%. A la case zéro, on trouve les littéraires, les juristes, les historiens, les géographes… Chez les 50%, il y a les matheux, les lauréats des grandes écoles d’ingénieurs, les informaticiens… Mais même là, ils ne sont souvent pris que comme stagiaires. CQFD. Le PNUD n’a pas exagéré quand il a parlé d’un niveau de satisfaction de 41,6%.

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