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Enseignement supérieur : Des réformes et une constante évolution

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La réorganisation des programmes de master et des institutions à accès limité vise à offrir aux étudiants des parcours plus diversifiés et adaptés aux besoins du marché du travail.

Nouvelle orientation: L’enseignement supérieur marocain serait-il en train de se transformer en 2025 ? Il semblerait que l’environnement universitaire est en train de faire sa mue en adoptant une stratégie d’optimisation des ressources existantes et des investissements massifs dans l’avenir.

Les observateurs considèrent que cette nouvelle orientation se traduit par une réduction des recrutements, compensée par des investissements substantiels dans les infrastructures, la diversification des offres de formation et l’amélioration des services aux étudiants. Ce qui confirme cette ambition c’est le budget alloué au ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, qui s’élève à 16,43 milliards de dirhams, même si une part importante (60%) reste consacrée aux salaires. De nombreux chantiers ont été lancés, comme l’instauration d’un nouveau modèle pédagogique, la promotion de la recherche scientifique et de l’innovation, ainsi que le renforcement du système de gouvernance du secteur et le lancement de nouveaux parcours d’excellence. Le digital occupe une place primordiale dans la nouvelle réforme du secteur.
La recherche scientifique sera également au cœur des priorités. La tutelle s’est engagée à structurer et développer les instituts nationaux thématiques, se concentrant sur des domaines critiques tels que l’intelligence artificielle, la biotechnologie, les énergies renouvelables et bien d’autres. Avec 671 projets déjà en cours, le ministère intensifiera son soutien à la recherche, tout en continuant le financement de programmes de valorisation des plantes médicinales et des études prioritaires.

Les infrastructures et la qualité de l’offre d’abord…

Le gouvernement table sur le choix stratégique de réduire les recrutements. Quelque 1.760 postes sont prévus en 2025, contre 2.349 l’année précédente. Ce qui montre bien que l’Exécutif privilégie la qualité à la quantité. Mais en même temps, face à cette rationalisation des effectifs, le ministère investit massivement dans les infrastructures. La construction de 25 nouveaux amphithéâtres dans les universités existantes est un exemple concret de cette volonté d’améliorer les conditions d’apprentissage. D’autres projets d’envergure, comme le complexe universitaire d’Al Hoceima et la future cité universitaire de Tamesna, reflètent aussi l’ambition de la tutelle de créer des pôles d’excellence régionaux et de désengorger les campus des grandes villes. Mais est-ce que la réforme de l’enseignement supérieur se limite aux infrastructures ? Certainement pas. Elle s’enquiert également du cœur du système, à savoir les cursus de formation. La réorganisation des programmes de master et des institutions à accès limité vise à offrir aux étudiants des parcours plus diversifiés et adaptés aux besoins du marché du travail.
Que ce soit dans le secteur public ou privé on parle de plus de 4.000 cours qui sont accrédités et proposés avec une offre très large de spécialisations. Cela sans parler de partenariats stratégiques capables de répondre aux défis de l’avenir. En effet, plusieurs conventions de partenariat ont d’ailleurs été signées entre le ministère de l’enseignement supérieur et des partenaires de renom dans le domaine de la digitalisation en vue de permettre aux étudiants d’acquérir des compétences personnelles, transversales et digitales adaptées aux besoins du marché du travail. En outre, des collaborations intersectorielles et des accords avec le secteur privé sont en cours de développement, notamment pour la formation des enseignants et des professionnels de la santé. Le but étant de former des profils qualifiés et opérationnels, capables de répondre aux besoins spécifiques du pays. Un accent particulier est mis sur le secteur numérique, avec l’ambition de former environ 22.500 diplômés d’ici 2027. Il faut reconnaître que le Maroc a renforcé ses partenariats avec plusieurs pays dans le domaine de l’enseignement supérieur, en vue d’améliorer les compétences transversales et promouvoir de meilleures qualité et gouvernance au sein de l’enseignement supérieur. Il y a quelque temps, le Maroc et l’UE ont renforcé leur coopération dans les domaines de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique, de l’innovation et de la mobilité. Le programme d’appui à l’enseignement supérieur, recherche, innovation et mobilité (ESRIM), d’un montant de 490 millions de dirhams (46 millions d’euros), accompagne le Pacte Esri 2030.

Et lorsqu’on parle de partenariat Maroc-UE dans ce secteur, le premier objectif reste le soutien des universités marocaines pour le renforcement et l’internationalisation de l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation. Il est aussi question de promouvoir plus de mobilité de doctorants dans des universités européennes grâce à une subvention de 50,42 millions de dirhams (4,7 millions d’euros). Dans un autre registre, il convient de souligner que l’année 2025 connaîtra la poursuite de l’exécution d’accords signés avec divers ministères, notamment pour la formation des enseignants du primaire et du secondaire, en conformité avec l’accord-cadre du 13 juin 2022. De plus, il mettra un accent particulier sur la formation d’ingénieurs, de cadres intermédiaires et de techniciens supérieurs, visant à propulser l’industrie nationale dans le cadre de l’accord-cadre signé le 15 février 2022.

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