Société

Entre les griffes d’escrocs africains

Une BMW de couleur bleue vient de stationner près de la clinique les Iris à la place Nid d’Iris à Casablanca. Un commerçant à l’allure toujours jeune, bien habillé, cigarette au bec et un portable cellulaire à la main, en est descendu. Il ne pensait qu’à son ami, malade, alité à la clinique. Deux jeunes d’un gabarit respectable, hommes de couleur, cheveux frisés, costumes en bleu et noir, se plantaient sur le trottoir depuis quelques minutes. Personne n’est au courant de ce qu’ils attendaient. Keita, un Malien de 23 ans et Kourouma, un Guinéen de 30 ans, se présentent au commerçant, qui s’apprête à entrer dans la clinique, comme des fils de richards africains. Il leur demande de l’attendre. Un quart d’heure plus tard, il les rejoint. Sans savoir ce qu’ils veulent, il leur donne son numéro du portable. Il leur demande de l’appeler le lendemain, car il a un important engagement, cet après-midi du 3 octobre. Le lendemain, le portable du commerçant sonne. De l’autre côté du téléphone se trouve Keita. Un rendez-vous est fixé dans un palace. Là, les deux Subsahariens lui apprennent qu’ils viennent d’arriver de leurs pays, avec vingt millions de dollars américains. Ils veulent les investir dans des grands projets touristiques à Casablanca, Marrakech et Agadir. « Mais que voulez-vous de moi? » leur demande-t-il. En réponse, Kourouma lui affirme qu’ils sollicitent son aide. Comment cela ? Ils n’ont épargné aucun effort pour lui inventer cette histoire : Ils n’avaient pas l’intention de payer des impôts sur les vingt millions de dollars aux autorités financières marocaines. Pour cela, avant d’entrer au Maroc, ils ont saupoudré les billets de dollars d’une couche de teinte noire. Pour les rendre valable, ils utilisent un produit chimique. Seulement ils n’en disposent plus et ils n’ont plus d’argent pour l’acheter. « On espère que tu participes au capital de nos projets en nous versant de l’argent nécessaire pour acheter le produit chimique », lui propose le Malien, Keita. Le 5 octobre, les deux hommes de couleur déposent chez le commerçant une grande valise renfermant des liasses de coupures en forme de billets de banque couverts d’un produit. Ils en prennent deux, les nettoient devant ses yeux. Un sourire orne leurs visages. Crédule, le commerçant leur promet de s’associer avec eux. Quelques jours plus tard, il leur verse vingt mille centimes, puis dix mille sur dix et enfin vingt mille pour arriver à une somme globale de cinquante mille dirhams. Mais à part la première expérience aucun autre billet n’a été rendu conforme. Le doute commence à planer son coeur et des questions martèlent sa tête. Pour en finir, il appelle la police. Les deux hommes de couleur ont été arrêtés. La valise ne renfermait que des coupures de papiers en forme de billet de banque. Depuis vendredi 9 novembre, Keita et Kourouma séjournent à Oukacha pour purger une peine d’emprisonnement de six mois ferme. Le commerçant, crédule et cupide, est devenu victime de sa naïveté qui lui a coûté cinquante mille dirhams.

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