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Entrepreneuriat : Les femmes toujours à la traîne !

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Elles ne représentent que 10 à 12% du total des entrepreneurs 

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L’étude a révélé que 82%  des femmes  ont démarré leurs entreprises de leur propre initiative alors que  16,5% ont repris ou hérité une entreprise familiale. L’achat d’une entreprise en cours de fonctionnement est très rare. 

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Au Maroc, le nombre de femmes entrepreneurs représente 10 à 12 % du nombre total des entrepreneurs. Elles sont essentiellement concentrées sur Rabat et Casablanca. Le chiffre d’affaires moyen des entreprises dirigées par des femmes est de 5 millions DH.

C’est ce que révèle une étude d’évaluation du développement de l’entrepreneuriat féminin au Maroc réalisée par le Bureau international du travail (BIT).

A noter que celle-ci a été réalisée entre 2014 et 2015 dans le cadre du projet «Jeunes au travail». Selon l’étude, les femmes marocaines s’impliquent dans l’activité entrepreneuriale à un stade plus précoce de leur vie par rapport aux autres femmes entrepreneurs de la région Mena. Elles ont, pour la plupart, moins de 40 ans (58%) alors que 36% sont âgées de 40 à 55 ans.

Leur niveau d’éducation varie entre le secondaire et le supérieur en milieu urbain, alors qu’en milieu rural, elles ont un niveau d’instruction inférieur ou sont non scolarisées.

Les secteurs d’activité dans lesquels elles investissent en milieu urbain sont essentiellement le commerce et les services.

En milieu rural, l’agriculture est le secteur d’activité par excellence. L’enquête auprès des femmes entrepreneurs (EFE) fait ressortir qu’avant de démarrer leur propre entreprise, 48,5 % des femmes entrepreneurs  ont  exercé une activité soit en tant que salariées du secteur privé ou public, soit en tant que dirigeantes d’entreprises.  54% d’entre elles estiment que les études et l’expérience antérieures les ont bien préparées et aidées à emprunter la voie de l’entrepreneuriat.

L’étude fait aussi remarquer que les entreprises dirigées par les femmes sont majoritairement des Très petites entreprises (TPE) et peu de Petites et moyennes entreprises (PME). «Malgré les difficultés qu’elles connaissent, ces femmes entrepreneurs ont créé en moyenne 4 à 5 emplois durant l’année de réalisation de l’enquête, ce qui montre le potentiel important d’opportunités d’emploi si elles sont soutenues par des programmes et politiques dédiés», indique le BIT dans son rapport.

Elles ne sont que 8,5% à avoir 10 ans d’expérience dans l’entrepreneuriat

Les résultats de l’enquête montrent que la durée de l’expérience entrepreneuriale chez les femmes entrepreneurs au Maroc est relativement courte, sachant que presque la moitié d’entre elles exerce depuis cinq ans ou moins et qu’uniquement 8,5% ont dix ans d’expérience dans l’entrepreneuriat.

Les résultats ont aussi démontré que 49% des femmes entrepreneurs ont été stimulées par l’auto-emploi et le fait d’être son propre patron. L’opportunité de marché pour une affaire rentable se présente être un facteur motivant dans 37% des cas, ainsi que la flexibilité de temps permettant d’allier la vie professionnelle à la vie familiale pour 34% des cas.

En revanche, le manque de compétences pour d’autres types d’emploi et la menace du chômage ont été des facteurs favorisant l’entrepreneuriat pour respectivement 16,5 et 13%.

La recherche de revenus meilleurs ne représente à son tour que 26,5% pour les femmes entrepreneurs. En outre, l’étude a révélé que 82%  des femmes  ont démarré leurs entreprises de leur propre initiative alors que  16,5% ont repris ou hérité une entreprise familiale. L’achat d’une entreprise en cours de fonctionnement est très rare.

Seulement 3,5 % des entreprises féminines ont accès aux marchés internationaux

Le constat est alarmant : seulement 3,5 % des entreprises dirigées par les femmes accèdent aux marchés internationaux, et 15,5 %  aux marchés nationaux.

La même tendance est enregistrée concernant l’accès aux foires et expositions commerciales qui ouvrent des perspectives fondamentales pour l’accès aux marchés. Malgré la   disponibilité des nouvelles technologies de l’information et de la communication à des prix relativement abordables, et des programmes de promotion auprès de ces femmes , le BIT signale qu’elles n’exploitent pas suffisamment leur potentiel pour la gestion et le développement des entreprises. Et pour exemple, seulement 23 % posséderaient un site internet.

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