La troisième audience relative au procès de Mounir Erramach, de Mohamed Ouazzani et des 29 autres co-accusés s’est tenue mardi 13 janvier à la Cour spéciale de Rabat. Cette audience a été consacrée aux requêtes de forme qui ont commencé par les demandes des défenseurs des magistrats inculpés pour corruption. Le président de la cour a tout d’abord donné la parole aux bâtonniers et aux avocats ne faisant pas partie du Barreau de Rabat. Me Kadouri prit l’initiative et plaida pour l’annulation des poursuites judiciaires à l’encontre de ses clients. Il se trouve que les accusés en question ne doivent en aucun cas être inculpés par le juge d’instruction sans obtenir l’autorisation du président. Tout magistrat impliqué dans une affaire, doit absolument bénéficier de l’avantage juridique. Me Kadouri a cité, à titre d’exemple, le cas du juge Othmani, qui avait été condamné par la même cour et suite à une demande adressée à feu SM Hassan II pour le respect du code de procédure pénale en relation avec la situation juridique des magistrats, le procès avait été définitivement annulé. Selon cette première plaidoirie, aucune mesure de procédure n’a été prise à l’égard des mis en cause et de ce fait il inconcevable d’entamer toute poursuite. La matinée a été consacrée à la défense des magistrats qui ont tous demandé l’annulation du procès. Des perquisitions illégales ont été effectuées plus particulièrement dans la maison de Farid Ben Azouz et la saisie d’une somme d’argent dans la même demeure ne s’était basée sur aucune règle juridique. Bien avant toute requête de forme, le président de la cour avait appelé le conseiller juridique du Royaume qui a demandé à la cour d’ordonner au gendarme Saïd Massou de rembourser l’argent volé de l’Etat avant de songer à sa condamnation. A propos de Mounir Erramach, son avocat nous a confié que la société civile espagnole s’est engagée à suivre le procès et que deux associations se sont engagées à lui rendre visite dans la maison d’arrêt de Salé où il est détenu depuis la première audience en date du 23 décembre.
Me Saâd Guennoun, chargé de la défense de Mohamed Ouazzani va présenter aujourd’hui une demande auprès de l’ambassade d’Espagne afin de se charger de sa mauvaise situation carcérale qui, paraît-il, se dégrade de plus en plus. Pour plus de renseignement, Mohamed Ouazzani est, lui aussi, né en Espagne et, selon son avocat, il doit bénéficier d’une protection au même titre que Mounir Erramach. Quant à Me Marcos Garcia Montes, qui ne s’était pas présenté à la précédente audience, il se trouve qu’il sera prochainement parmi les défenseurs et à ce propos un arrangement entre les deux gouvernements a été récemment conclu. Pour ce qui est des requêtes de forme, le président de la cour a fait savoir qu’elles vont se poursuivre pendant trois jours, une fois terminées, place à l’interrogatoire et c’est Mounir Erramach qui va ouvrir le bal.