Côté de l’administration, tout semble fin prêt pour un déroulement normal des élections. Plusieurs mesures ont été prises pour que la campagne électorale se déroule dans le respect de la loi. Et des cellules ad hoc ont été mises en place au niveau de la province et du tribunal pour recueillir et examiner les plaintes des candidats qui s’estiment lésés.
Les enjeux dans cette province sont multiples. La circonscription d’Essaouira compte en effet quelque 227 985 électeurs. Le monde rural y est particulièrement présent. D’après le recensement général de la population et de l’habitat de 1994, la province comptait une population de 358.245 personnes.
Aujourd’hui, 44.601 électeurs de la province sont des agriculteurs. Ces derniers, dont les moyens de production sont pour la plupart élémentaires, vivent dans des conditions particulièrement difficiles. Négligence et marginalisation des autorités centrales ont été depuis longtemps le lot réservé à cette population. La ville elle-même faisait figure, il y a quelques années encore, d’un grand village. Ses rapports avec l’arrière-pays étaient et restent encore étroits. Même si le boom touristique que connaît la ville depuis quelque temps, grâce notamment au Festival de Gnaoua, fait progressivement sortir la ville de son isolement. Mais aussi à donner un souffle à la principale activité professionnelle des Souiris : l’artisanat.
Les artisans, avec près de 7.569 électeurs, représentent un poids électoral non négligeable. Tirant l’essentiel de leurs revenus du bois de thuya des forêts avoisinantes, ils font approvisionner le cheptel et les fellahs des tribus avoisinantes de Haha et Chiadma. Réussir aux élections dépendra essentiellement de la prise en considération de l’ensemble de ces données par les candidats et partis politiques. Et convaincre une population longtemps marginalisée s’avère une tâche ardue. À Essaouira, les résultats du 27 septembre risquent d’avoir un goût de surprise…