Pour Abdessalem Seddiki, membre du bureau national du Front des forces démocratique (FFD), «la déclaration gouvernementale est venue dans un contexte politique particulier, dans ce sens que le Premier ministre n’appartient à aucune formation partisane».
«C’est un homme, dit-il, pragmatique et ayant tendance à opter en faveur de solutions précises, contrairement aux hommes politiques qui ont tendance à privilégier l ‘approche globale sur l’approche sectorielle. Et c’est sous cet angle que nous avons étudié et analysé sa déclaration». Néanmoins, réplique-t-il, «celle-ci comporte des aspects positifs évidents, comme le chiffrage d’un certain nombre de projets relatifs à l’infrastructure et l’insistance sur un certain nombre de priorités».
Dans le même sens, il ajoute que «la déclaration du gouvernement réitère les positions constantes du pays, notamment en ce qui concerne la question de l’intégrité territoriale, le respect des droits de l’Homme et la consolidation de la démocratie». Mais, «force est de constater que cette déclaration prêche par un certain nombre d’insuffisances dont l’absence d’une approche globale qui pourrait constituer le fil conducteur entre les différents aspects de la déclaration», réplique-t-il, en raison de la prédominance de la vision technocratique a, donc, prédominé chez M. Jettou», conclut-il, sur ce point. La deuxième insuffisance, annonce M. Seddiki, est relative à «l’absence de liens entre la déclaration gouvernementale et le plan quinquennal, comme cela se manifeste à travers l’absence d’un ministère du Plan».
La troisième tare, ajoute –t-il, est relative au «traitement réservé à la problématique de l’Emploi. Un traitement qui demeure timide et prisonnier d’une approche classique et orthodoxe consistant à lier le problème de l’emploi à l’investissement et à la croissance». «Or, au Maroc, le traitement du chômage devrait obéir à des considérations volontaristes et politiques», fait-il remarquer.
Enfin, la quatrième insuffisance, selon le FFD, porte sur «le silence presque total sur le financement des projets du gouvernement». M. Seddiki s’interroge à cet effet sur les modalités de financement : est-ce par le recours à l’emprunt intérieur ou par la dette extérieure ? Faute de réponse, il se contente de relever, en outre, l’absence d’une politique dans le domaine de l’Agriculture. Mais cela ne justifie pas le recours à l’opposition. En tout cas, pas maintenant.