Société

Éthique en entreprise : rentabilité ou citoyenneté ?

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Dans un contexte de concurrence accrue, qui pousse les entreprises à diminuer leurs charges et donc à exercer sur les salariés et les consommateurs des pressions de plus en plus fortes, se font entendre de manière pressante des appels à la moralisation du marché et à la prise en considération de l’éthique par les entreprises. Partout dans le monde, et ici même au Maroc – dans les grandes entreprises en tout cas – on assiste à un engouement de plus en plus grand pour le concept de l’éthique en entreprise.
L’entreprise doit être citoyenne et responsable de ses actes devant l’ensemble de la société. Il s’agit là d’une idée qui commence à faire son petit chemin. La plupart des entreprises s’interrogent en effet sur leurs devoirs vis-à-vis de la communauté. Si l’on écoute les discours des dirigeants, des grandes entreprises notamment, l’affaire semble désormais entendue. Certaines entreprises ont même élaboré des chartes de valeurs où elles soulignent leurs engagements en matière de responsabilité sociale, de protection de l’environnement ou encore d’éthique. Pourtant, la mise en œuvre de tels concepts est une tout autre histoire. Face à l’ampleur de la tâche et aux conflits d’intérêts entre exigences de rentabilité et ambition citoyenne, le concept d’éthique peine à se traduire dans les faits.
Dans cette confrontation de l’éthique et de l’économie, c’est cette dernière qui commande. La question sociale passe ainsi au second plan, dans la mesure où elle se voit subordonnée à la performance économique de l’entreprise et donc au profit que celle-ci parvient à dégager. Mais au-delà de ses obligations économiques et légales, l’entreprise a également des responsabilités sociales. D’où l’importance du concept de l’éthique.
Une chose est sûre : ce n’est pas toujours évident de concilier en entreprise éthique et profit. C’est en fait plus un choix à faire au niveau des décideurs des entreprises : soit se priver d’un certain niveau de profit pour plus d’éthique, ou l’inverse. C’est-à-dire que l’entreprise se prive d’une certaine éthique parce qu’elle veut réaliser du profit tout de suite. Et si l’éthique paie, en moyen et long termes, il n’en reste pas moins qu’à court terme, un comportement immoral peut parfois être beaucoup plus rentable. Chaque entreprise doit donc définir son positionnement éthique et adapter ses systèmes de management pour être capable de tenir ses promesses. Ce qui est tout à fait compréhensible : assurer la pérennité d’une entreprise et si possible son développement dans une économie de marché dépend de manière absolue de sa capacité à générer du profit.
Certains croient, par ailleurs, fermement que l’éthique n’est pas une option et que la performance des entreprises est aujourd’hui jugée selon des critères à la fois financiers et moraux.
Et entre logique économique et ambitions citoyennes, l’éthique doit donc faire des compromis. L’éthique n’est en effet acceptable dans une entreprise qu’à la condition de ne pas constituer un handicap pour sa situation concurrentielle. Aussi doit-elle faire en sorte, au minimum, de ne pas représenter un facteur de coûts supplémentaires, au mieux, de constituer un avantage concurrentiel.

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