C’est ce qui ressort de l’étude doctorale réalisée par le sociologue Fouad Benmir. Selon lui, «les chrétiens comme les musulmans souscrivent ensemble à une profession de foi donnée à travers 259 des associations de personnes. Et c’est dans ce sens qu’il faut concevoir les communautés religieuses». Explications.
Le sociologue Fouad Benmir présente sa thèse doctorale dirigée par Mokhtar Abdellaoui sur la problématique : comment l’individu maghrébin français de confession musulmane vit sa religion et comment se construit son identité religieuse sur le territoire français ? Le jury présidé par Dr Soumaya Naamane-Guessous aura ainsi à évaluer un travail qui vise à répondre à la question sur le rôle du référent religieux dans la construction identitaire. Pour y répondre, l’expert de la question a construit la première partie de sa thèse autour de la délimitation du contexte sociopolitique en justifiant le choix de la situation des musulmans en France après la nouvelle situation mondiale, caractérisée par les événements du 11 septembre 2001.
Concernant la population de confession musulmane en France, l’islam constitue actuellement la seconde référence culturelle à connotation religieuse en France.
Cela dit connaitre le vrai nombre des musulmans de France s’est avéré un exercice difficile… «Car en France il est interdit par la loi informatique et liberté de 1978, conforme à la laïcité de la république, de mentionner l’appartenance confessionnelle sur les fiches de recensement», précise Fouad Benmir.
La seconde partie a permis de définir le cadre théorique de la recherche qui représente une sociologie des formes de socialisation. «Cette recherche sur la construction identitaire accorde une place centrale au postulat fonctionnaliste selon lequel chaque individu a un rôle à jouer dans la société en influençant la société tout en étant influencé par elle», explique l’auteur de la thèse.
La troisième partie présente la méthodologie utilisée. Le sociologue a opté, vu l’envergure de la recherche pour les maghrébins musulmans vivant dans la société française (Maroc, Algérie et Tunisie).
Enfin, la quatrième partie apporte les éléments de réponses à la problématique fixée par l’auteur. L’analyse et l’interprétation des informations collectées ont montré la combinaison et l’interaction de quatre formes d’identification à savoir religieuse, psychologique, sociétale et culturelle.
Il ressort de l’étude doctorale que le discours français devra prendre d’autres dimensions dans le but de vulgariser davantage la signification et les pratiques de la laïcité. Selon la thèse de Fouad Benmir «les chrétiens comme les musulmans souscrivent ensemble à une profession de foi donnée à travers 259 des associations de personnes. C’est dans ce sens qu’il faut concevoir les communautés religieuses». L’islam représentant actuellement la seconde référence culturelle à connotation religieuse en France.
La seconde partie a permis de mettre en évidence que les individus maghrébins musulmans sont des acteurs sociaux producteurs actif dans la société où ils vivent. «Dans cette vision méthodologique, l’identité de la population cible de cette recherche a été conçue comme la résultante des intéractions sociales entre les individus», poursuit l’expert. Cette recherche sur la construction identitaire a accordé, en effet, une place centrale au postulat fonctionnaliste.
Fouad Benmir a constaté, à la lumière de ses recherches que même si le fait religieux, dans sa diversité et sa prolifération, est fortement présent dans les sociétés contemporaines, il reste en quelque sorte dépendant des évolutions de la société. Il citera la sociologue des religions françaises Danièle Hervieu-Leger qui affirme définitivement que «l’on ne peut plus parler d’identités religieuses héritées, mais d’identités religieuses construites». L’expert marocain précisera justement que «son travail se base sur cette conception typologique de cette sociologie française pour élaborer la définition de l’identité religieuse». Et c’est pour cela que la typologie retient la dimension communautaire, éthique, culturelle, émotionnelle et de la profession de foi. Enfin, à travers la dernière partie, l’analyse et l’interprétation des informations collectées ont permis d’identifier la combinaison et l’interaction de quatre formes d’identification à savoir religieuse, psychologique, sociétale et culturelle. Edifiant à plus d’un titre compte tenu du contexte actuel mondial…