Société

Événement : Cadrage : Soufisme contre Islamisme

Le Maroc est connu pour être une terre de soufisme qui a prospéré pendant au moins quatre siècles et donné nombre de figures. Le soufisme à la marocaine, qui a rayonné notamment dans les fameuses confréries, a ceci de particulier qu’il s’attache à promouvoir la vertu et l’éthique dans le comportement de l’individu. Aujourd’hui, cette pratique, fortement incarnée par la zaouia Boutchichiya de Cheikh Hamza implantée à Madagh près de Berkane, connaît un essor considérable puisqu’elle a réussi à séduire de nombreux jeunes et intellectuels. Le ministre actuel des Habous et
des Affaires islamiques, Ahmed Taoufik, ne fait-il pas partie de cette confrérie auquel on prête du reste une influence non négligeable dans certaines sphères du pouvoir ?
Une chose est sûre : tourné essentiellement vers l’éducation spirituelle, offrant un visage des plus sereins, ce soufisme-là, qui n’a d’ambition autre celle de promouvoir chez ses adeptes un certain savoir-être, n’a aucune prétention politique ou hégémonique. Les soufis sont des gens tolérants qui ne cherchent pas à utiliser les principes de la religion pour arriver au pouvoir. Ils vivent tranquillement leur culte sans tenter de l’imposer aux autres. En cela, ils sont aux antipodes du mouvement Al Adl Wal Ihssane de Cheikh Abdesslam Yassine qui, lui, se sert de l’Islam avec comme objectif final l’instauration de la Khilafa Rachidia. M. Yassine ne s’en cache pas. Dans cette perspective, l’idéologie yassinienne a recours aux techniques utilisées par tout mouvement ou parti islamiste pour rallier à sa cause le grand nombre (parmi les masses).
Abdesslam Yassine est une ancienne figure de la Tarika Boutchihiya dont il a claqué la porte pour avoir échoué dans les années 70 à en devenir le guide spirituel. Par réaction,  il fonda dès lors l’association Al Adl Wal Ihssane qui deviendra célèbre grâce à nombre d’écrits sulfureux de son leader dont sa fameuse lettre
“L’Islam ou le déluge” adressée en 1974  à feu S.M Hassan II.
Par ses positions jugées extrémistes qu’il a développées dans nombre de ses ouvrages, Abdesslam Yassine n’aura pas réussi à faire d’Al Adl Wal Ihssane une organisation légale qui jouit de la reconnaissance des pouvoirs publics. Condamnée à la clandestinité dès son interdiction, elle n’avait d’alternative que de prendre le maquis en se consolant de “travailler“ discrètement la société marocaine dans l’optique de la “Qawma“. Abdesslam Yassine est-il un songe-creux ? En tout cas, tout est permis dans le rêve.

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