Société

Évènement : Une Coupe du Monde, c’est plus que des terrains

Ce n’est pas une première, notre candidature est régulièrement déposée depuis l’édition 1994. À chaque fois que nous espérions être la première nation du continent noir à recevoir le show sportif le plus recherché du globe nous étions éconduits, parfois de façon assez grossière. On nous disait, ce n’et pas votre tour. Ou bien, votre chance d’accueillir une coupe du monde n’est pas programmée dans un futur proche.
Ce n’est pas l’hospitalité légendaire du Maroc qui est en cause. Au contraire, à chacune de leurs multiples visites, les délégations de la FIFA, chargées d’inspecter les installations sportives marocaines, étaient reçues à bras ouverts. Son Président avait même droit aux honneurs réservés généralement aux chefs d’Etat.
Pour crédibiliser nos différentes candidatures et conscient que le Maroc va au-devant d’un challenge jamais connu par lui, tout le monde mettait la main à la pâte. Pour que les maquettes soient prêtes au Jour «J», celui de l’arrivée des représentants de la FIFA. Des maquettes et non des terrains. Peu de responsables chargés de négocier avec l’instance suprême du football mondial semblaient se soucier du cahier de charges de la FIFA. Tout au plus, on retapait les deux complexes existants, on faisait visiter des centres balnéaires et des hôtels. Le tour est joué pour convaincre de la fiabilité de notre infrastructure d’accueil. Le reste, les maquettes y pallieront.
Le même scénario se répétait au détail prêt, à chaque candidature. Aucune leçon n’est tirée des échecs et des refus répétés de la FIFA d’entériner une demande qui relevait plus du gag que de la candidature sérieuse. Une fois, accompagnée à grande pompe pour inspecter le Complexe Mohamed V, la commission de la FIFA a subitement changé d’avis et demandé à visiter les services d’urgences de la ville de Casablanca. Ce fut la catastrophe compte tenu de l’état de délabrement des lieux et des conditions dans lesquelles les malades étaient admis. Ces messieurs sont allés jusqu’à chronométrer l’arrivée d’une ambulance sur les lieux d’un accident imaginaire, pour conclure que le Maroc ne répondait pas aux normes internationales en la matière. On avait beau leur expliquer que notre pays serait prêt lors de la Coupe du Monde, ils répondaient invariablement que la vie humaine n’attendait pas.
Voilà pour la petite histoire des camouflets que nous avons reçus et qui apparemment n’ont aucun effet dissuasif, non pas sur notre candidature, mais sur nos mauvaises habitudes. Face aux sceptiques, les préposés à la défense du dossier marocain répondaient invariablement ; des problèmes ? On n’en connaît pas. On sera prêt au jour «J». Seuls les anti-nationalistes dénigrent, comme à leurs habitudes, disaient-ils.
La question du pourquoi de cet entêtement à ne rien changer à ces mauvaises habitudes se pose cependant. L’enjeu est pourtant de taille pour le Maroc.
Les dividendes économiques générés par une coupe du monde de football sont connus. Ses retombées politiques le sont, par contre, moins. Pourtant, elles sont immenses.
Tous ceux qui ont la charge, de près ou de loin, de ce dossier doivent y réfléchir. À moins que leurs motivations soient autres.

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