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Exercice de la profession de sage-femme : Les textes d’application se font attendre

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Elles sont plus de 4.000 dans le public

L’Association nationale des sages-femmes du Maroc en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA)  a célébré les 2 et 3 mai  à Rabat   la Journée internationale des sages-femmes. Organisée sous le thème «Les sages–femmes : défenseurs des droits des femmes», cette journée internationale est l’occasion de mettre en exergue l’importance du rôle de ces femmes pour la santé des mères, des enfants et de leurs familles. Grâce à leur implication comme acteur principal dans les stratégies   relatives à la réduction de la mortalité maternelle et néonatale, des avancées considérables ont été accomplies dans ce domaine. Selon la dernière enquête nationale sur la population et la santé familiale réalisée en 2017 et 2018 par le ministère de la santé, le taux de mortalité maternelle a baissé  de 35%,  en passant de 112 décès pour 100.000 naissances vivantes  en 2010 à 72.6 décès pour 100.000 naissances vivantes.

La même tendance à la baisse a été constatée pour la mortalité néonatale qui est passée de 21,7 à 13,56 pour 1.000 naissances vivantes. Cela dit, les évaluations des stratégies du ministère en matière de lutte contre la mortalité maternelle et néonatale ont montré que les deux principales circonstances des décès sont liées à la qualité des soins et l’iniquité dans l’accès aux services. A l’occasion de la célébration de cette journée, le représentant-assistant du Fonds des Nations Unies pour la population au Maroc, Abdellah Yaakoubd, a signalé que près des trois quarts des décès maternels sont évitables au Maroc et que ces décès se produisent dans leur grande majorité dans les zones rurales. Ainsi, l’iniquité entre le milieu urbain et rural continue de persister et constitue un obstacle majeur.

Faut-il rappeler que la mortalité maternelle a atteint un taux de 44.6 décès/100.000 naissances vivantes en milieu urbain contre 111.1 décès pour 100.000 naissances vivantes  en milieu rural. Il est donc essentiel d’investir dans les sages-femmes pour veiller à ce que des soins de qualité soient offerts à toutes les femmes et à leurs nouveau-nés ; non seulement pour réduire les interventions inutiles et les décès maternels et néonatals évitables mais aussi pour améliorer les résultats de santé à l’échelle nationale et atteindre les Objectifs de développement durable (ODD3).   Mais pour cela, il faut un nombre suffisant de sages-femmes.  Bien que leur nombre ait augmenté au cours de ces  dernières années, l’offre réelle demeure insuffisante pour répondre aux besoins de la population cible. Selon la carte sanitaire du ministère de la santé qui donne un aperçu de l’offre de soins en 2018, le corps  paramédical dans le public se chiffre à 29.738   dont 4.142 sages-femmes, 13.209 infirmiers polyvalents, 4.748 infirmiers auxiliaires.  Par ailleurs, il est important de relever que cette profession est aujourd’hui mieux encadrée avec la loi n° 44.13 qui avait été publiée au Bulletin officiel du 7 juillet 2017. Celle-ci définit les prérogatives, les lieux de pratique et les conditions d’exercice des sages-femmes.

Il reste à présent les textes d’application pour l’entrée en vigueur de cette loi. LUNFPA a apporté son soutien technique et financier pour accompagner l’Association nationale des sages-femmes et l’Association marocaine des sages-femmes au Maroc pour leur élaboration. Il faut rappeler à ce titre que le  FNUAP,  en partenariat avec les associations des sages-femmes au Maroc, avait  lancé en avril 2018 un appel à consultation pour l’élaboration des textes d’application de la loi n° 44.13. «Après leur transmission au ministère de la santé, le Fonds s’est engagé à poursuivre et à renforcer son soutien à l’ensemble des parties prenantes pour que l’approbation de ces textes puisse se concrétiser dans les meilleurs délais», a indiqué  M. Yaakoubd.  La loi n°44-13 prévoit des sanctions à l’encontre des personnes qui exercent la profession   dans l’illégalité, notamment pour celles qui n’ont pas les diplômes requis. Ces dernières risquent des peines allant d’un mois à deux ans de prison, des amendes comprises entre 5.000 et 20.000 dirhams, ainsi qu’une interdiction d’exercer pour une durée de 2 ans (maximum).

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