Société

Exit xénocide : Offensive mondiale contre l intolérance

© D.R

Une internationale de la jeunesse dirigée contre la haine de l’autre a été mise en route vendredi dernier à Rabat. Son nom ? Exit xénocide.

Ses parrains ? L’Isesco, le CNDH et Michael Kirtley, un  journaliste et producteur américain qu’un idéalisme agissant a conduit à la tête de l’ONG «The world memory film project» (WMFP) qui a initié le projet. Michael Kirtley estime que c’est aux jeunes gens- les décideurs de demain – à édifier un monde dénué de la xénophobie qui entraîne l’exclusion et l’extermination. Une sorte de «plus jamais ça», qui reprend en le généralisant à toute l’espèce humaine l’engagement pris après «l’Holocauste qui a exterminé 6 millions de juifs».

Car, pour les trois parrains, le danger de xénocide est aussi réel que le risque en est constant.

Le xénocide ? Un mot composé à partir de xénophobie et génocide, un néologisme qu’on ne SE trouve donc pas encore dans les dictionnaires. Mais, une réalité cependant, une triste réalité. Car le xénocide existe et beaucoup de gens l’ont rencontré. C’est en effet le fait d’exterminer un groupement humain au motif de différence intolérable. C’est un phénomène vieux comme l’Histoire qui prend sa source dans la haine de l’autre et qui a déjà fait d’innombrables victimes: les Amérindiens aux Etats-Unis, les juifs durant la deuxième Guerre mondiale, les musulmans à Srebrenica hier, ou à Myanmar et en Palestine aujourd’hui.

Et la liste n’est –malheureusement- pas exhaustive. Contre ce danger, contre la mise à l’indexe de l’autre et contre la banalisation de l’exclusion par ces temps de crise où l’empathie a tendance à rentrer dans sa coquille, le WMFP, le CNDH et l’Isesco, assistés en cela par Maghreb Arabe Presse (MAP), ont pris l’initiative d’enclencher à partir du Maroc un mouvement mondial contre le xénocide. «Un projet d’envergure internationale (qui) a pour objectif la production d’un long-métrage réalisé à partir de milliers de vidéos inédites, réalisées par les internautes du monde entier».

Le scénario ainsi livré, la réalisation est simple. Michael Kirtley demande aux jeunes créateurs de poster leurs films qui peuvent être, au choix, des créations artistiques, des reportages thématiques ou plus simplement des témoignages. L’important, avoue-t-il, est de donner corps à la volonté du plus grand nombre de dénoncer les abus, de condamner les anomalies, et d’adhérer aux grands principes humanitaires de tolérance et bonne entente. Pourquoi le Maroc ? A la question, Michael Kirtley répond : c’est parce que j’ai eu un coup de cœur pour ce pays il y a 40 ans et que, depuis, les choses ne se sont pas arrangées.

Car, entre-temps, le Maroc est devenu l’un des champions des droits de l’Homme en Afrique et sa jeunesse- pleine de fringant et d’enthousiasme au service des droits et libertés-, est susceptible de constituer une force au service des grands principes humanitaires. «Le WMFP est fier que ses communications à travers le monde vont émaner depuis le Maroc, pays réputé pour sa diversité et pour son esprit de tolérance. Pendant trop longtemps, l’attention mondiale sur les droits de l’Homme a été conduite depuis l’Occident.

Il est grand temps que le monde du «Sud» soit entendu comme un chef de file dans ce domaine». Le président du CNDH, Driss El Yazami, considère pour sa part que le haut taux de pénétration de l’Internet parmi les jeunes, «qui se sont véritablement approprié la toile», désigne également le Maroc à être le point de départ de «la grande offensive mondiale contre l’incompréhension et l’exclusion».

Prenant appui sur le fonds culturel national, pétri de tolérance et d’acceptation de l’autre, cette maîtrise des techniques de communication moderne est un gage de réussite, a-t-il laissé entendre. Abdelaziz Othman Altwaijri, directeur de l’Isesco, a abondé dans ce sens en considérant, de surcroît, que le Maroc est quasiment à égale distance de l’Afrique profonde, des Amériques, de l’Europe et de l’Asie. Lequel continent compte certains des pays musulmans auprès desquels l’organisation s’est engagée à semer la bonne parole du projet Exit xénocide.

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